LE FN DEFENSEUR DES CLASSES POPULAIRES
Posté par 2ccr le 1 janvier 2014
Quand dans la même émission, Marine Le Pen, fustige les travailleurs immigrés et que l’instant d’après elle demande la présence de l’armée pour protéger nos multinationales qui exploitent et pillent les richesses d’autres pays, on comprend que son seul objectif est la défense du capitalisme ! C’est souvent à cause de cette colonisation économique, que les populations spoliées n’ont d’autre choix que l’immigration.
Faire croire à la protection de la classe ouvrière, alors que le FN n’a aucune proposition qui remette en cause les intérêts des plus riches est une véritable escroquerie. Taxer les profits, renationaliser les entreprises ou interdire les licenciements, tout cela est un sujet tabou dans le parti. Ses propositions économiques n’ont rien à envier aux régressions sociales de Sarkozy : fin des 35 h, casse du code du travail ou destruction des protections sociales. Le programme du FN est dans la droite ligne de l’UMP : non remplacement des départs à la retraite dans la fonction publique, destruction de l’hôpital public et privatisation de l’éducation. Il propose même de « travailler plus pour gagner plus »… comme Sarkozy ! Sa seule réponse à la mondialisation est un protectionnisme qui ne remet jamais en cause l’exploitation capitaliste, et ne s’attaque pas au pillage de l’Etat par une minorité de privilégiés. Faire vibrer la fibre nationale et patriotique pour endormir les électeurs et détourner leur attention.
Ses propositions fiscales de suppression des impôts les plus justes (impôt sur le revenu, ISF, cotisations patronales) profiteraient aux riches et empêcheraient le financement de services publics utiles à la population (santé, éducation, transports, assurance chômage…) En revanche pour ce qui est de l’impôt le plus injuste, la TVA, il ne souhaite évidemment pas le remettre en cause. Tuer les impôts comme le veut le FN, c’est tuer toute politique de solidarité et de redistribution des richesses en faveur des plus démunis. Cette politique inégalitaire a besoin d’un bouc-émissaire. Ce n’est pas aux riches et aux spéculateurs qu’il veut faire payer la crise mais aux immigrés, et en filigrane à tous les salariés ! Le FN cherche à diviser français et étrangers, ce qui lui évite de s’attaquer aux vrais responsables. Son programme au service des plus riches n’a rien d’anticapitaliste et aggrave les inégalités. Le capital et la bourgeoisie n’ont rien à craindre du Front National.
Le FN, parti ouvrier ? Faux ! Quand les travailleurs se mobilisent pour défendre leurs droits, où est le FN ? Quelqu’un l’a-t-il vu lors des manifestations pour les retraites ? Non ! Car il est hostile à toute organisation du mouvement ouvrier, il dénonce systématiquement les activités des syndicats. Il souhaite d’ailleurs les remplacer par des corporations bien inoffensives où les travailleurs et les patrons auraient soi-disant les mêmes intérêts. Il est vrai que le FN ne semble pas connaître la réalité de la souffrance au travail ou les accidents du travail puisqu’il n’en parle jamais. Ne nous trompons pas de colère ! Le Front National doit être combattu par une vraie politique d’alternative au capitalisme.
Comme Nicolas Sarkozy a brouillé les pistes en citant Jaurès, en promettant tout et son contraire, en fustigeant le capitalisme ou en félicitant les fonctionnaires, Marine Le Pen continue la déstructuration du discours politique par rapport aux réalités sociales. Par temps de crise, islam et immigration font toujours le bonheur du populisme d’extrême droite.
Que l’ADN de l’extrême-droite ne soit pas l’ouvriérisme, certes. Mais les chiffres parlent pour eux-mêmes. On en est à 1 ouvrier sur 2 qui vote FN, et ça, c’est le niveau de 2012. On en est aussi à des niveaux records d’abstention, signe d’un dégoût ou d’une pénurie de choix.
Voilà une explication bien plus compréhensible : il n’y a plus de parti ouvrier en France car les mondialistes, qui les tenaient pour moteurs des mouvements de gauche (= marxisme classique), les ont abandonnés pour une classe bien plus obéissante, à savoir les bobos ou plus largement les post-matérialistes (ni pauvres ni attachés à la richesse, et donc ouverts aux mouvements d’idée).
En effet Mai 68 a consacré le décalage entre la nouvelle élite de gauche, les Cohn-Bendit, Krivine, Geismar, qui claironne à tout va son internationalisme, et l’ex-classe ouvrière. En fait, les suiveurs étaient surtout des jeunes bourgeois : leur future proie.
Le changement depuis 1981 est radical, mais il n’est pas certain que tous ceux engagés à gauche l’aient encore bien vu, car c’est un peu honteux. Les ouvriers demandent à être représentés, mais on ne s’est intéressé à eux que dans la mesure où on les voyait comme une force subversive. De la surenchère des droits syndicaux on est passés au silence embarrassé de l’édile qui voit délocaliser les usines de ses ex-électeurs.
Il faut voir la docilité du post-matérialiste qui est prêt à tout pour se distinguer de la plèbe. Entre l’écologie, l’homosexualité, le féminisme, l’Euro, l’anti-racisme, il y a une constante : la culpabilisation de la plèbe, incarnée par « l’électeur FN », que des expéditions d’experts nous décrivent dans un style pédant. Arte, Libé et les autres, jusqu’au Monde ou Radio-France, nous vendent un snobisme qui permet de mettre en place les institutions de l’oligarchie mondiale… Pas étonnant après qu’on trouve un BHL, un Rothschild ou un ancien de Goldman Sachs dans les comités directeurs, à la plume ou au micro. Le comprendre, c’est assez dur, il paraît que Michéa en voyant la même chose a lâché la gauche.
Voilà pourquoi et comment en 2012 la France n’a député aucun ouvrier à son Assemblée nationale.