ET SI DIEU N’EXISTAIT PAS ?
Posté par 2ccr le 8 mai 2014
Le mathématicien grec Euclide qui a vécu de 325 à 265 avant notre ère disait que : « Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve ». Ce qui veut dire qu’à partir du moment où tous ceux qui disent que Dieu existe n’ont jamais apporté la moindre preuve de son existence, je me réserve aussi le droit d’affirmer le contraire et dire qu’il n’existe pas, sans la nécessité de prouver mes propos. Ce n’est pas moi qui vais apporter une preuve de l’inexistence de Dieu, mais ce sont les croyants qui vont nous la procurer. En d’autres mots, ce sont ceux qui crient haut et fort que Dieu existe qui vont nous apporter les preuves de l’inexistence de Dieu. Pour y parvenir, je vais dans les lignes qui suivent, utiliser une logique enfantine, en essayant de me poser les bonnes questions et en y apportant les réponses les plus simples possibles pour que nous puissions nous rapprocher de la vérité qui n’a après tout pas besoin d’être complexe.
Il existe au monde 3 religions dites monothéistes, c’est-à-dire les religions qui pratiquent le culte d’un dieu unique : le judaïsme, le christianisme et l’islam, connu en sociologie politique comme les religions occidentales. Elles ont toutes 5 points communs :
- elles utilisent un texte sacré qui renferme les préceptes à suivre par les adhérents ;
- elles possèdent un lieu où tous les adhérents vont se prosterner, elles pratiquent un rituel une fois par semaine, le vendredi pour l’islam, le samedi pour le judaïsme et le dimanche pour le christianisme ;
- elles pratiquent toutes la prière pour demander quelque chose à cet hypothétique être suprême ;
- elles remontent toutes à un seul ancêtre, un certain Abraham, d’où leur appellation de religions Abrahamiques.
- elles ont toutes un paradis et un enfer et c’est à ce niveau que se situe le moment de vérité qui va nous prouver l’inexistence de dieu.
- Ils croient tous à un paradis pour récompenser les bons et à un enfer pour punir les méchants. Oui, mais ils n’ont pas tous la même conception du bien et du mal, ils n’ont donc pas les mêmes conditions pour entrer au paradis et aller en enfer, ils n’ont tout simplement pas le même paradis, encore moins le même enfer. La conclusion logique c’est qu’ils n’ont pas le même dieu. Donc si chacun d’eux a un dieu différent, c’est qu’ils ont au total 3 dieux. Et si nous n’avons qu’un seul monde et non 3, c’est que mathématiquement quelqu’un a menti et certainement pas celui qui ne croit pas en dieu. Chacune de ces 3 religions a son propre paradis, antagoniste des deux autres où iront uniquement ses adhérents pour rencontrer son dieu ; les adhérents des autres 2 religions devant aller directement en enfer. Si Dieu existait, il aurait bien entendu une demeure et si cette demeure doit s’appeler paradis, il n’y en aurait qu’une seule. Le fait qu’il y ait 3 paradis signifie que pour les adeptes des religions déistes, en créant 3 paradis, ils ont contribué sans le savoir à affirmer au monde entier que Dieu n’existe pas et ils en ont ainsi livré eux-mêmes la preuve.
- Pire, chacune des religions stipule qu’elle est la seule vraie et que son dieu est le seul vrai dieu et par conséquent, les dieux des deux autres religions concurrentes sont des imposteurs. Ils vont même plus loin en stipulant que si on tue les adeptes des religions concurrentes, on va tout droit au paradis, confirmant ainsi qu’il ne s’agit pas bien entendu du même paradis. Il s’agit de la logique des pèlerinages armés, « dénommés croisades » organisés au moyen-âge de 1095 à 1291 par les papes catholiques depuis Rome pour aller combattre les infidèles musulmans. L’abbé de Citaux en France et ambassadeur du pape, Arnaud Amalric, n’a-t-il pas dit lors de la prise de Béziers en 1209 : « Tuez-les tous, car Dieu saura reconnaître les siens ! » ? Si Dieu existait, les religions déistes ne mèneraient pas cette lutte acharnée contre les deux autres pour se proclamer seule légitime. Sur le plan politique, cette preuve est encore plus pressante. Si la Turquie n’était pas à majorité musulmane, il y a longtemps qu’elle serait membre de l’Union Européenne. Sa demande d’adhésion est restée la plus ancienne avec le Maroc non acceptée pour des raisons purement religieuses. Lorsqu’aux USA le regroupement politique d’extrême droite dénommé « Tea Party » dit que leur président Obama est un musulman, il s’agit pour eux d’une véritable insulte. Lorsque le pape de Rome parle des racines chrétiennes de l’Europe, il ne le dit pas pour affirmer des valeurs mais par exclusion, pour se protéger du concurrent islamique.
Donc, contrairement à une idée reçue, les ennemis des gens qui croient en Dieu ne sont pas les athées, mais des croyants en un dieu concurrent. Plutôt que de s’allier pour nous prouver son existence, ils se battent entre eux, ce qui nous confirme que même ceux qui passent, parmi eux, pour les plus « intelligents » ne croient pas en ce qu’ils professent. Ils sont les premiers non-croyants. Avant de chercher dans les différents livres saints leur haine contre les autres croyants, il me plaît de rappeler que la manifestation de la haine n’a pas la même virulence une fois qu’il y a moins de concurrents sur l’échiquier pour se disputer les zouaves au supermarché des âmes crédules. Ainsi, les juifs vont ouvrir les hostilités en se définissant peuple élu de Dieu. Les chrétiens vont suivre en affirmant que les juifs étaient maudits ainsi que tous leurs descendants pour avoir participé à la mort du fils unique de Dieu. Il s’agit d’une mise en scène, parce que s’il fallait qu’il meure pour effacer les péchés et sauver la planète, pour y parvenir, il fallait bien qu’à 33 ans il périsse d’une façon ou d’une autre, puisque Dieu décide de tout à l’avance.
Chacun croit en son dieu, en un dieu personnel et qui par définition ne peut pas être Dieu, mais un dieu, le dieu des juifs, le dieu des musulmans et le dieu des chrétiens, puisque les 3 religions monothéistes n’ont pas une unicité déiste. Les appeler même religions monothéistes me semble une véritable entorse à la rigueur de la langue. On devrait plutôt les appeler : « religion à déisme exclusif », le dieu n’étant unique que parce que chacun revendique la validité du sien, cultivant une ignorance totale, lorsqu’il ne s’agit pas d’antipathie contre le dieu des autres 2 religions concurrentes.
Lorsqu’on regarde de plus près les plus grands conflits de ce monde, ils ont très souvent opposé ces 3 mêmes religions, qui regroupent une grande partie des victimes du monde entier, des bombes israéliennes sur Gaza à la voiture piégée de musulmans contre d’autres musulmans à Bagdad en passant par les assauts et contre assauts entre chrétiens et musulmans en Afghanistan, les tueries avec les armes de guerre des chrétiens contre d’autres chrétiens dans les écoles et universités américaines, mais aussi, les morts des assauts dans les mosquées et églises du Nigeria et du Kenya et les mains amputées des musulmans par d’autres musulmans au nord du Mali.
Je suis souvent interpellé avec des questions du genre : « si tu dis ne plus croire en Dieu, alors avec quoi le remplacerons-nous ? » Cette question en apparence anodine est très importante et pleine de signification, parce qu’elle trahit l’état de subalternité de ces croyants qui ne s’imaginent pas libres, libres de ne pas croire, libres de ne pas avoir peur, libres de se concentrer sur l’avenir de leurs enfants sans d’autres conditionnements, ils ne s’imaginent pas un seul instant, tout simplement libre de vivre.
Pour en savoir plus : Religion et Laicité
« Un seul Dieu, trois religions et des tas de complications ! » … Jean AYMARD
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