D’APRES DES CHIFFRES OFFICIELS DE L’INSEE …

Posté par 2ccr le 12 avril 2015

JAPAN-SOCIETY-BRAND-CULTURE-HELLOKITTYLe partage des richesses au détriment du travail est à l’origine de nos difficultés. La part des salaires (y compris cotisations sociales) dans la valeur ajoutée des entreprises industrielles et de services a reculé de 10 points entre 1983-1989. Chaque point de valeur de ces entreprises représente 10 mds € par an. Si la part des salaires était ramenée au niveau d’il y a trente ans, les salariés auraient droit à100 mds € de plus. Avec des retombées positives sur l’emploi ainsi que sur les caisses de l’Etat et de la Sécurité Sociale. La baisse de la part des salaires va de pair avec la financiarisation de l’économie et le développement des marchés financiers. La généralisation de l’exigence de rentabilité financière dans tous les secteurs d’activité, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, chamboule la logique de gestion classique : production, emploi et rémunération, investissement, impôts, provisions, distribution des dividendes.

La gestion financiarisée c’est d’abord penser aux actionnaires, puis ajuster emploi, salaire, investissement, délocalisation… en fonction de cet objectif. La financiarisation renchérit le coût du capital par des intérêts versés aux créanciers, notamment les banques, et aussi par l’argent versé aux propriétaires notamment sous la forme de dividendes. L’argument des libéraux pour justifier la Bourse, et le développement des marchés financiers, est que le système bancaire est coûteux et que le développement des marchés financiers permet de réduire les coûts financiers de l’entreprise. Mais la réalité est qu’en trente ans, le montant des dividendes a été multiplié par 20. Ce qui handicape notre économie, c’est bien le coût du capital !

Il y a trente ans, pour 100 euros de salaire les entreprises versaient 7 euros de dividendes, aujourd’hui elles en versent 34 euros, soit 5 fois plus. Il y a trente ans, pour 100 euros de valeur ajoutée les entreprises versaient 5 euros de dividendes, aujourd’hui elles en versent 23 euros, soit 5 fois plus. D’où des conséquences ravageuses de la financiarisation pour l’économie et les salariés :

  • Pression permanente sur le travail pour augmenter la rentabilité financière immédiate
  • Hausse de la productivité du travail
  • Pression sur les salaires et conditions de travail
  • Faiblesse de l’investissement productif surtout dans la recherche et la formation
  • Perte des recettes pour l’État et la Sécurité Sociale
  • Insuffisance de l’emploi
  • Recul de l’emploi industriel
  • Développement de la précarité
  • Chômage massif
  • Insuffisance des salaires
  • Insuffisance des pensions de retraite et des minima sociaux
  • Développement de la pauvreté
  • Hausse des inégalités sociales
  • Stagnation des salaires : +0,6 % en moyenne par an depuis 1995
  • La désindexation des pensions et la perte du pouvoir d’achat des retraités
  • Des ménages de plus en plus surendettés

Un Français sur sept est pauvre, la pauvreté et les inégalités augmentent. Le seuil de pauvreté monétaire (60 % du niveau de vie de la moitié de la population) est de 977 euros par mois en 2011. 8,7 millions de personnes vivent avec moins de 977euros par mois. La moitié d’entre elles vivent avec moins de 790 euros par mois. La pauvreté concerne 14,3 % de la population, contre 14% en 2010. La pauvreté progresse surtout parmi les chômeurs et les jeunes âgés de 18 à 29 ans. Presque 9 millions de pauvres en France.

En une décennie la fortune totale des 500 Français les plus riches a plus que quadruplé, alors que le produit intérieur brut (PIB), lui, n’a que doublé. Le 1/10 ème de la richesse est concentré entre les mains du 1/100000 ème de la population. Contrairement à ce que prétendent les libéraux, la hausse du taux de marge ne conduit pas nécessairement à la hausse du taux d’investissement. Les dividendes versés aux actionnaires sont plus élevés que les investissements. Les entreprises préfèrent placer l’argent plutôt qu’investir. Les entreprises gagnent davantage dans la finance que dans les activités productives. La hausse des dividendes perçus est une anomalie, un signe de financiarisation,  et  les conséquences de ces dérives se font sentir de douloureuses façons :

  • Déficit du budget de l’État
  • Déficit de la Sécurité sociale
  • Hausse de la dette publique et de ses charges d’intérêt
  • Un surendettement des communes
  • 520 milliards € payés pour les charges d’intérêt de la dette publique, c’est autant d’argent de moins pour les services publics

Enfin, il faut mieux utiliser les 230 mds€ d’aides et d’exonérations accordées aux entreprises qui sont versés comme dans un puits sans fond, sans contrepartie et qui se révèlent un véritable fiasco pour l’emploi, les recettes sociales et pour les ressources de l’État. Pour donner un ordre d’idée les cadeaux aux entreprises privées représentent plus de deux fois le budget de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche réunis ! Et tout ça pour un résultat proche de zéro, car le chômage ne cesse d’augmenter. Il faut remettre les choses en place et utiliser plus intelligemment ces 230 milliards. Gardons à l’esprit que comparativement le budget de la France est de 280 milliards, donc les 230 milliards que l’on donne gracieusement aux entreprises privés est un énorme gâchis, un véritable holdup dont les générations futures payeront le prix ! Pour finir, la lutte contre la fraude fiscale permettrait de récupérer entre 36 et 50 mds € selon un rapport du Sénat (rapport Eric Bocquet, 2012)… aujourd’hui on parle  de 80 milliards, comme quoi résoudre les problèmes sociaux, la sécu ou les retraites ce n’est pas une question d’argent !

 ET CA CONTINUE …

« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes »… Karl MARX.

2 Réponses à “D’APRES DES CHIFFRES OFFICIELS DE L’INSEE …”

  1. José dit :

    D’ailleurs votre citation de Marx vient bien à propos, puisque aujourd’hui le message du Ministère de la Vérité est bien passé: la lutte des classes a cédé la place à la lutte contre les étrangers, les fonctionnaires…

  2. José dit :

    Et s’il n’y avait que ça! Mais même les statistiques ne décrivent plus la réalité. Le salaire médian par exemple, un bon thermomètre, mais indicateur global, il ignore les symptômes. La réalité, c’est que la société capitaliste, et française en particulier, devient un système de castes, sans en oublier aucune, avec les chômeurs pour parias. Des clivages que la défense d’intérêts catégoriels ne fait que renforcer.

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