SYNDICATS : d’après nos médias, ils ne servent à rien !
Posté par 2ccr le 28 mai 2015
C’est vrai que lors des dernières manifestations et autres mouvement sociaux, il n’y a pas eu beaucoup de monde pour soutenir les luttes des prolétaires contre les injustices sociales, pour soutenir le monde du travail. Alors, les quotidiens néolibéraux, comme le Monde, le Figaro, l’Express, etc, … font leur Une en posant comme question : “A quoi servent les syndicats ?”, ou «A quoi sert le 1er Mai ?». Plus généralement, insidieusement, ils sous entendent : «A quoi sert la lutte des travailleurs, des salariés, des exploités ?», «A quoi sert de lutter, de résister ?». Alors, Je pose la question suivante, pourquoi les capitalistes et leurs médias posent cette question ? Pourquoi cherchent-ils à décourager encore davantage les travailleurs, les salariés, qui sont en majorité soumis au capital et au système rétrograde et dépassé du capitalisme ? Une démocratie d’opérette qui opère un coup à droite par des néolibéraux déchainés et décomplexés tels des Bush, Sarkozy et Thatcher et un autre coup par les néolibéraux du parti concurrent, tels des Hollande, Clinton ou Blair, encore plus dévastatrice pour les salariés et les travailleurs.
Nos médias aiment bien les chiffres et les statistiques, surtout lorsqu’il s’agit de discréditer les syndicats qui selon eux n’arrivent pas à mobiliser ou ne seraient pas représentatifs. Nos médias, si friands d’analyses à deux balles et à répétition, oublient consciencieusement certaines données, alors je leur soumets quelques pistes de réflexions :
- En quoi les syndicats seraient-ils moins représentatifs que les partis qui nous dirigent alors que le nombre total d’encartés dans ces partis politiques est moins important que celui de la seule CGT ?
- La représentativité se mesure aussi au nombre de votants aux diverses consultations, et là non plus il n’y a pas photo ; alors qu’aux élections « politiques » il y a en moyenne moins d’un électeur sur deux qui vote, aux élections professionnelles les travailleurs, eux, participent massivement, alors qui est le plus représentatif ?
- Certes on peut regretter le nombre trop faible d’adhérents dans les syndicats, mais ces plumitifs aux ordres qui versent des larmes de crocodiles sur le syndicalisme français, connaissent les causes de cette relative désaffection mais ne le dénoncent jamais : le chômage, la désindustrialisation, la répression, la division syndicale entretenue par le pouvoir et le patronat …
- Et pour changer de registre, ils pourraient par exemple se demander : « A quoi sert un capitaliste ? »
La meilleure façon de défendre et renforcer le syndicalisme c’est en toute circonstance défendre les intérêts de classe des travailleurs dans le respect de la démocratie syndicale et ouvrière, en recherchant l’unité la plus large avec les travailleurs. Les peuples occidentaux hypnotisés par les propagandes et la domination culturelle du capital, oublient le chômage, les injustices sociales, les guerres continues des armées impériales sur d’autres continents, sont sagement assis devant leur télé, jouant docilement avec leurs I ’i phones ! En d’autres termes, les représentants culturels et politiques de la classe dirigeante et de l’idéologie dominante ont gagné la bataille idéologique. Bien sûr cela ne signifie pas que cette domination soit absolue, car cela va aussi faire naître la nécessité d’un nouveau travail pour identifier les faiblesses du capital et les points d’appui des exploités.
Chez Gramsci, la phase hégémonique du capitalisme correspond à un moment historique où la bourgeoisie ne domine pas parce qu’elle détient la direction politique, mais parce qu’il y a un consentement actif de ceux qu’elle domine : « S’il y a un affaiblissement des syndicats de classes, s’il n’y a pas beaucoup de monde pour soutenir les luttes des prolétaires, des salariés, contre les injustices sociales, c’est qu’il y a un consentement volontaire des exploités en Europe. Autrement dit malgré des intérêts contradictoires de l’ensemble des citoyens, qui vivent de leur force de travail et de ceux qui vivent de leur capital ,malgré des crises profondes, des inégalités croissantes, de surveillance généralisée et de guerres continues, l’idéologie du capital domine . »
C’est contre cette hégémonie qu’il faut se battre, seuls des choix économiques, sociaux, démocratiques et écologiste, porteurs de justice sociale, d’égalité et de solidarité peuvent sauver l’humanité. C’est la seule voie d’avenir. C’est l’heure de la faire entendre.
« Si tu ne participes pas à la lutte, tu participes à la défaite » B.BRECH
Je suis syndicaliste de base ; toute la base est sincère, investie, généreuse. Toutes les semaines, nous essayons d’apporter des revendications, des actions, de l’aide au salarié, des améliorations, des idées nouvelles alors non nous ne servons pas à rien ,nous construisons mais j’ai bien conscience qu’il faut faire bouger le système car l’international a pris de plus en plus le pas sur le national, l’actionnaire ou le financier sur l’entrepreneur, le chômage sur le salarié et l’endettement sur les pouvoirs et organismes publics. je ne suis pas aveugle mais l’action en bas c’est aussi comme les petites rivières qui construisent les fleuves même si les fleuves de la société juste, libre et égale sont volontairement asséchés.
Sarkozy les appelait les corps intermédiaires et les fustigeait dans ses discours; c’est bien qu’ils dérangent la toute puissance de l’argent.