LA TRANSFORMATION BOURGEOISE DU PARTI SOCIALISTE
Posté par 2ccr le 26 juin 2015
En 2012, les socialistes occupaient tous les pouvoirs institutionnels : Présidence de la République, majorité à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans les principales villes, dans les départements et dans quasi toutes les régions. Aujourd’hui, ils les ont perdus ou vont les perdre. Aux dernières élections départementales où l’abstention a été de près de 50%, le PS n’est plus que le 3e parti avec 21 %, derrière le Front National avec 25% et la droite conservatrice avec 29%. Ils sont passés de 280’000 adhérents en 2006 à 130’000 adhérents en décembre 2014. Seulement 70’000 «militants» ont voté pour le prochain congrès. Mais le PS français ne connaît pas de « Pasokisation. Il compte encore plus de 20 % des suffrages. Il n’y a pas d’effondrement. La France n’est pas la Grèce. Cela renvoie aux différences de niveau de la crise dans les deux pays. Mais il y a un affaiblissement considérable du PS et surtout un changement de la nature profonde de ce parti. Il y a ce qu’on pourrait appeler une accélération dans la transformation bourgeoise de la social-démocratie. Un processus qui vient de loin, mais qui s’accélère. Cette transformation s’est traduite par une intégration sans précédent des appareils de la social-démocratie dans les sommets de l’État et de l’économie globalisée. Les partis socialistes sont devenus «de moins en moins ouvriers et de plus en plus bourgeois». La brutalité des politiques néolibérales endossées par la social-démocratie sape ses bases sociales et politiques.
Certains théoriciens du PS en France – les animateurs du «Think tank» Terra Nova – en ont conclu qu’il fallait changer les cibles sociales de la social-démocratie. Les ouvriers, les employés et les techniciens, devaient être remplacés par les cadres, les professions libérales et les couches supérieures du salariat. Bref, il fallait «changer de peuple». La composition des organes de direction s’est aussi modifiée : les enseignants, les bureaucrates syndicaux, les avocats, («les bistrotiers» ajoutait à l’époque Trotski), ont laissé place aux énarques [sortis de l’Ecole nationale d’administration], technocrates et financiers. Au point que les partis socialistes connaissent une espèce de dévitalisation, une rupture avec des pans entiers de leur histoire. Les adhérents sont remplacés par des professionnels de la politique : élus et assistants d’élus. Les politiques de l’Union européenne (UE) ont aggravé cette mutation qualitative. Sous des formes différentes, les partis socialistes se transforment en partis bourgeois. Deviennent-ils pour autant des partis bourgeois comme les autres ? Pas tout à fait, le fonctionnement de l’alternance exige des PS qu’ils marquent leur différence avec les autres partis bourgeois. Ils restent liés, par leur origine historique, au mouvement ouvrier, mais ce ne sont plus que des traces qui s’effacent dans la mémoire des militants. Cela crée néanmoins des contradictions et des oppositions au sein de ces partis. Ils peuvent garder un certain rapport au «peuple de gauche», même s’il est de plus en plus distendu. Cette mutation qualitative, si elle allait jusqu’au bout, transformerait ces partis en «partis démocrates à l’américaine».
Cette transformation bourgeoise néolibérale – néolibérale est plus juste que social-libéral, car il n’y a pas grand-chose de social dans cette évolution de la social-démocratie – est maintenant cristallisée, mais elle n’est pas suffisante pour les courants les plus à droite des Partis socialistes. En France, par exemple, Manuel Valls [Premier ministre du Président François Hollande] a déclaré plusieurs fois, qu’«il fallait liquider toutes les références sociales- démocrates». Emmanuel Macron, banquier et ministre des Finances de Hollande, a renchéri en appelant, lui aussi, à l’abandon de «toutes les vieilleries de la gauche». Ce qu’ils veulent, c’est transformer le processus en cours en tendance achevée, quitte à casser le Parti socialiste. C’est une hypothèse qui, en cas de nouvelle débâcle aux prochaines présidentielles de 2017, peut emporter le PS. Les droites du PS sont, aujourd’hui, à l’offensive mais force est de constater que face aux tenants de la marche forcée vers la transformation néolibérale, les diverses oppositions ne renouent pas avec un réformisme classique et encore moins avec les idées des courants de gauche historiques de la social-démocratie. Les politiques néolibérales ne sont corrigées qu’à la marge. Les dirigeants de l’opposition interne au PS ont voté pour le «Pacte budgétaire européen» (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, signé en mars 2012.) Ils ont voté à l’Assemblée Nationale pour l’ANI (Accord sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi) – une déréglementation des relations sociales – et l’allongement de l’âge de la retraite. Les années de contre-réforme néolibérales et les reculs qu’a connus le mouvement ouvrier en Europe sont passés par là. L’horizon de ceux qui au sein des partis socialistes s’opposent aux «trahisons» les plus criantes reste borné par les fondamentaux des politiques néolibérales.
Du coup, cette politique conduit à la déroute électorale. A cette étape, la droite et l’extrême droite sont en pointe. Il est toujours hasardeux de se lancer sur des pronostics. Mais le plus probable, pour la prochaine élection présidentielle, c’est un deuxième tour à la présidentielle de 2017 entre le candidat de droite et Marine Le Pen. Le candidat socialiste sera éliminé au premier tour. Le plus préoccupant, au-delà des phénomènes électoraux, est une modification en profondeur de la société française. Tout un système de représentations sociales, culturelles, idéologiques est en train d’exploser. L’individualisme forcené, le rejet des solidarités, le racisme, l’islamophobie, l‘antisémitisme, la guerre des pauvres contre les pauvres avec une dénonciation hystérique de «l’assistanat». Il y a quelques années, le PCF avait utilisé une formule pour exprimer la montée de phénomènes réactionnaires: «la société vire à droite». On peut discuter la formule, mais on a un mouvement de ce type qui est la conséquence de la faillite de la gauche.
«Au bout de la corde, il y aura un nœud»… M. P. PRADIER
Voir ici à propos de dette et d’argent !
Un texte qui date mais qui pourrait être pris comme une contribution au que faire ?
Autrement…
Comme les riches refusent que l’on touche à leur vie indécente alors faisons payer la classe moyenne et les pauvres (hausses des prix et/ou taxes du Gaz, timbres, redevance TV, diesel…)
Comme il est hors de question de toucher aux taux de rendement des actionnaires et de rentabilité du capital financier ainsi qu’à celui des pensionnaires (détenteurs des fonds de pension) alors prolongeons le temps de travail, dégraissons et supprimons des postes de fonctionnaires, augmentons le taux de TVA et bloquons ou baissons les bas salaires ainsi que ceux des fonctionnaires…
Comme il n’est pas question de s’attaquer aux difficultés de vie des gens modestes : de lutter contre le chômage, de mettre un terme à la pauvreté et à la misère ( un français /cinq trouve des difficultés à payer ses factures GDF/EDF…) alors occupons les citoyens avec le terrorisme et soumettons-les par la peur pour mieux leur faire avaler le coût et les conséquences de la guerre ainsi que les séries de lois liberticides et « sécuritaires ».
Comme il n’est pas question de tirer vers le haut le niveau de vie des citoyens, braquons les projecteurs sur les pseudo-privilégiés de la SNCF, d’EDF, de la Poste, de l’Education Nationale bref de tous ceux qui ont un statut de fonctionnaire : bouc-émissaire idéal …
Comme l’heure est à la collaboration de classes (de certains syndicalistes, intellos et politiques) à la résignation et à l’impuissance, montons les non grévistes contre ces « égoïstes » qui (se) manifestent et résistent pour les contraindre, eux aussi, à cette soumission volontaire que les gouvernants « socialistes » cherchent à imposer…
Comme le contexte est favorable, remettons en cause les rares acquis sociaux au profit des revenus financiers, des baisses des « charges patronales » et de leurs contributions fiscales. Au plan européen passons en douce le TAFTA traité (maltraitant les peuples d’Europe) entre L’Union et les Etats-Unis visant à contourner les choix nationaux…
Et comme les « socialistes » – qui vont jusqu’à assumer ouvertement la punition des frondeurs et la récompense des collaborateurs – se droitisent et que la droite – pour se démarquer- s’extrême-droitise, le FN, lui, rafle la mise et ses idées se banalisent.
Et comme il n’y a rien à attendre de l’alternance « gauche »/droite et des élections « vote et cause toujours », et des faux débats entre un blanc-bonnet et un bonnet-blanc…osons une société humaine qui tournera définitivement le dos au système libéral en se donnant des moyens sûrs et durables pour la faire vivre et évoluer vers un mieux être…
Commençons par une marche sur Paris pour libérer l’Elysée et Matignon des deux escrocs qui les occupent et remettons-les à la Justice pour qu’ils répondent de leurs crimes et mensonges d’Etat.
Réduisons pour commencer et donner l’exemple les indemnités des Ministres, députés (nationaux et européens) et sénateurs d’un tiers et supprimons les fonctions coûteuses et inutiles à commencer par celle de Président de la République.
Nationalisons -au franc symbolique- les Banques, Assurances, autoroutes, industrie pharmaceutique et compagnies pétrolières… pour s’assurer de fonds suffisants et permanents pour la santé, l’Education, le logement et la culture pour tous.
Et puisque tout le monde – de la « gauche » à la droite – s’accorde à dire qu’il est injuste de léguer cette dette/racket estimée à « 2000 milliards d’euros » à nos enfants alors : soumettons sans attendre cette fameuse « dette » à un audit sincère pour liquider sa part légitime et effacer le reste. Que les « créanciers » se retournent contre les escrocs à qui ils ont confié « leurs fonds »…
Mettons au même régime les détenteurs des fonds de pension et ceux du Livret A puisque les primes de « risque », liées à l’instabilité programmée du système, pour justifier les taux de rendement exorbitants n’auront plus lieu d’être ; l’Etat souverain et riche sera le garant de leurs dépôts s’ils acceptent ces nouvelles règles et mesures d’équité.
Organisons une véritable chasse aux fraudeurs (grands et petits) du fisc notamment ; 80 Milliards d’euros au bas mot pour les seuls évadés fiscaux… Et les fraudes dans le domaine social, des professions libérales, du travail au noir, des rentrées de fonds non déclarées… ? Et les niches fiscales pour les riches ? Aucune croissance ou productivité ne pourra remplacer une juste répartition de la richesse et une réforme fiscale corrective des inégalités pour les besoins de solidarité.
Limitons dans un premier temps les revenus annuels à 80000 euros maximum et à pas moins de 20000 euros et interdisons le cumul des fonctions ou mandats/revenus.
Encadrons les prix des biens et services de première nécessité…
Prenons en main les moyens d’information par une présence/occupation non violente pour expliquer et discuter avec les citoyens des fins et moyens de la nouvelle République.
Une République, première du genre :
- Par le respect de la complémentarité hommes/femmes qui leur assurera une parfaite égalité devant la loi : mêmes droits et mêmes devoirs.
- Par le rejet des représentations sur des bases religieuses et/ou communautaires et le respect strict de la Laïcité qui fera de la France une seule entité riche par sa diversité.
Les Députés européens auront pour mission – pendant cette phase – d’expliquer ce nouveau choix du peuple souverain de France qui décidera de son maintien ou départ de l’Union si l’humain n’est pas mis au centre de la nouvelle Europe. Europe qui devrait décider par elle-même et pour elle-même sans ingérence étrangère…
Tout représentant élu pourrait être révoqué – par les citoyens selon des critères démocratiques fixés par des Assemblées de veille sur les fondements de la nouvelle République – s’il s’avère malhonnête ou incompétent.
Cette République sera ouverte à tous ceux qui adhèrent aux valeurs de la nouvelle France. Pas la France du MEDEF et des lobbies en tout genre ni celle des profiteurs du système dit libéral qui fomentent crises, désordres, terreurs, violences, guerres et détruisent le patrimoine culturel et écologique… Ceux qui ne pensent qu’à leur carrière et qui passent leur temps à maltraiter et à manipuler les citoyens en leur promettant à chaque fois un demain sans lendemain.
Puisque le capitalisme par son « laissez faire, laissez passer » est à l’origine du colonialisme, du fascisme, du nazisme, de l’impérialisme et du sionisme et qu’il est responsable du développement, des injustices, des trafics et fraudes en tout genre, de la corruption, de la pauvreté, de la misère, du terrorisme et des guerres que nous avons traversé et continuons à subir…
Puisque le capitalisme n’a rien de libéral ni de moderne et qu’il est plutôt liberticide et réactionnaire…
Osons apporter notre contribution à la mise en place d’une société et d’un monde humain, juste, évolué et solidaire.
« Contre le bruit des bottes et le silence des pantoufles résister, c’est exister… »
Les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient con … jacques Brel n’avait aucun respect pour les cochons !