LE CAPITALISME N’EST NI MORAL NI IMMORAL, MAIS FONCIEREMENT AMORAL
Posté par 2ccr le 4 mars 2016
Je vous propose, une fois n’est pas coutume, l’extrait d’un article paru dans « Challenges » du mois de juin 2015 … et oui ! Le titre de cet article est : « Les excès du capitalisme », il s’agit d’une interview du philosophe André Comte-Sponville, souvent sollicité parait-il par les entreprises pour faire réfléchir leurs dirigeants… et oui ! Évidemment, leurs analyses et solutions restent dans le capitalistiquement correct, mais c’est la preuve que parmi les « acteurs » du capitalisme, certains s’inquiètent de ses dérives et sentent qu’il est temps d’essayer d’apprivoiser ce monstre avant que tout explose, avec le risque de tout perdre … Alors comme de toute façon le capitalisme ne s’effondrera pas tout seul, aidons le !
Extrait de l’article :
Le paradoxe du capitalisme, c’est qu’il va trop loin justement parce qu’il ne va nulle part ! Le marché n’a pas de but global ; il n’est que la rencontre d’une multitude de buts individuels. Chacun en veut toujours plus. Cela suffit à expliquer que le capitalisme n’a pas de limites intrinsèques. Si on le laisse aller, il ira trop loin, tant du point de vue de l’écologie que de ce qui est moralement et socialement acceptable en termes d’écart de richesse.
Le capitalisme n’est ni moral ni immoral, mais foncièrement amoral. Pour deux raisons. La première c’est que, pour être moral, il faut être une personne. Or le capitalisme est un sujet impersonnel, sans sujet ni fin. La seconde, c’est que le capitalisme ne fonctionne pas à la vertu ou au désintéressement, mais à l’intérêt personnel ou familial, donc à l’égoïsme. Or si l’égoïsme est une force considérable pour créer de la richesse, cela n’a jamais suffi à faire une civilisation, ni même une société humainement acceptable. Pour y parvenir, il faut des règles, des limites non marchandes et non marchandables. Et tout cela ne peut se faire que par le droit et la politique.
Les profits ne seront jamais infinis, mais ne comptons pas sur l’économie ou sur le marché pour leur fixer des limites ! On pourrait le faire par une loi, mais personne jusqu’ici ne l’a fait. Cela se comprend : il est paradoxal qu’un Etat reproche à une entreprise de faire des profits ou veuille les limiter par la loi, alors que la richesse créée par l’entreprise lui profite et lui permet d’en redistribuer une partie ! Ce qui est en jeu, c’est moins le niveau des profits que leur redistribution. On peut envisager, je ne dis pas qu’il faut forcement le faire, que l’Etat fixe des limites à la richesse individuelle.
Qu’une entreprise crée le plus de richesse possible, ce n’est pas choquant, c’est la preuve que l’entreprise a bien fait son boulot ! Cela pose surtout la question de la redistribution de cette richesse, ce qui relève de la loi, des Etats, de la fiscalité… Pour ma part, je crois davantage à une augmentation de la redistribution qu’à une diminution des profits. C’est pour cela qu’on a besoin d’un Etat, et c’est ce qui donne tort aux ultralibéraux. Etre ultralibéral, c’est penser que la liberté du marché suffit à tout. Or nous savons, surtout depuis la crise de 2009, que ce n’est pas le cas.
On a besoin de l’Etat pour assurer la redistribution et un minimum de justice. On a fini par comprendre, y compris à gauche, que l’Etat n’était pas très bon pour créer de la richesse : le marché et les entreprises le font plus et mieux. Il serait temps de comprendre, y compris à droite, que le marché n’est pas très bon pour créer de la justice : seul les Etats ont une chance d’y parvenir.
« La guerre ne sert qu’à remplir vos poches et à éliminer mes proches. C’est pourquoi je n’irai pas. Vous ne me verrez pas au combat »… Boris Vian
Bonjour ,
j’ai laissé un message ( dans à propos des commentaires ) pour ce qui ressemblerait à un exemple d’une contre partie* par rapport au RSA et bien figurez vous que les instances de la juste beauté socialo-capitalo-culturelle ne tienne pas en compte cette suggestion, très certainement parce que je suis nul ou aussi peut être parce que tout simplement il n’aime pas se que je « fabrique » ou même ce que je représente .
Pourtant il me semble que je ne soit ni meilleur, ni plus mauvais que mon voisin paysan mais ce qui est sûr c’est que si on lui retire son terrain pour jouer euh ? Pardon pour planter son blé il ne risque pas de pouvoir en vivre de son métier de paysan, ce qui comparativement à lui , est mon cas. Bon, je sais que pour beaucoup de français certains métiers n’en sont pas, sauf pour leurs idoles «apologie et fétichisme du capitalisme». Alors si vous avez des problèmes de coeur, de rein, de foie, voulez vous que je vous loue mes organes ( comme force de travail ) 8 heures par jour. Le travail rend libre d’Auschwitz à Dachau…. Non fini ! Le chantage à la vie ( gagner sa vie etc….) il me semble que ceci est mieux….?
Une vidéo, le salaire à vie ( Bernard Friot )
https://www.youtube.com/watch?v=uhg0SUYOXjw
Justement grâce et à cause de l’évolution technologique en cours depuis 40 ans et cela n’est pas fini avec les nouveaux robots / numériques de 2eme, 3eme etc…générations.
Ah! moins que BOOM Planétaire ? Mais bon 1000 excuses je ne sais pas lire l’avenir dans une boule de cristal .
* la contre partie
Pour m’a par je n’adhère pas à cette vision du genre société « à 2 vitesses » qui me semble même nommé différemment, société d’exploitation des puissants, des dominants grâce a l’argent (volé aux peuples du monde ), sur ce qui en possèdent peu ou pas, les corvéables, les dominés . Système d’exploitation nommé encore de nos jours le CAPITALISME même peint en bleu, en blanc, en rouge , en rose , en vert.
« On a fini par comprendre, y compris à gauche, que l’Etat n’était pas très bon pour créer de la richesse : le marché et les entreprises le font plus et mieux. » cette affirmation n’engage que l’auteur, fut-il philosophe, et justifie sa parution dans challenges car cette conclusion reprend le refrain du patronat et relativise toutes les affirmations précédentes. Quant aux richesses créées faut-il rappeler à qui revient, pour la France, la création d’Ariane, du TGV, de Airbus, des barrages, des centrales nucléaires – qu’il faudrait aujourd’hui mettre à l’arrêt.Il en est d’ailleurs de même dans d’autres pays et même dans l’histoire plus ancienne de la France comme la création de Lorient pour la construction navale.
Bonjour , Sich
j’ai laissé un message ( dans à propos des commentaires ) pour ce qui serait pour moi votre contre partie par rapport au RSA et bien figurez vous que les instances de la juste beauté socialo-capitalo-culturelle ne tiennent pas en compte votre suggestion, très certainement parce que je suis nul ou aussi peut être parce que tout simplement ils n’aiment pas ce que je « fabrique » ou même ce que je représente .
Pourtant il me semble que je ne sois ni meilleur, ni plus mauvais que mon voisin paysan mais ce qui est sûr c’est que si on lui retire son terrain pour jouer euh ? Pardon pour planter son blé il ne risque pas de pouvoir en vivre de son métier de paysan, ce qui comparativement à lui , est mon cas. Bon, je sais que pour beaucoup de français certains métiers n’en sont pas, sauf pour leur idole apologie et fétichisme du capitalisme, alors si vous avez des problèmes de coeur, de rein, de foie, voulez vous que je vous loue mes organes ( comme force de travail ) 8 heures par jour .
Le travail rend libre d’Auschwitz à Dachau…. Non fini! Le chantage à la vie ( gagner sa vie, etc….) il me semble que ceci est mieux….?
Une video, le salaire à vie ( Bernard Friot )
https://www.youtube.com/watch?v=uhg0SUYOXjw
Justement grace et à cause de se que vous écrivez fort justement l’évolution technologique . Merci .
Le capitalisme est une bête sauvage qu’il ( l’état, le vrai ) faudrait maîtriser.
Si on ne le fait pas, cette bête sauvage nous dévorera tous.
Maintenant il faudrait réfléchir à ce que l’état, le vrai, ne soit pas un mollusque, un fantôme ou une autre bête sauvage qui s’appelle dictature.
Bon article, mais on a surtout besoin de sortir du capitalisme pour tous les besoins de première nécessité…. L’énergie, l’eau, la nourriture, les soins, le logement….
Je ne parle pas là d’avoir un chateau pour tous, ou caviar à tous les repas. Mais notre société avec notre évolution technologique devrait être en mesure d’apporter un toit et à manger pour tout le monde. Tout le monde devrait participer à la création de cette « richesse », donc pas de rsa sans contre partie par exemple. Mais ce n’est pas normal que nous ayons des agriculteurs qui travailles 7j/7 et qu’à côté nous ayons des millions de sans emplois !
Mais pour cela il faut sortir de cette logique de profit à tout prix et cette logique du moins disant social / coût pour les domaines les plus basique de notre vie.
Un genre de société à 2 niveaux… L’un où tout le monde doit participer à la hauteur de ses moyens mais en échange où tout le monde dispose du minimum pour vivre convenablement. Et un autre niveau pour ceux qui en veulent toujours plus, genre changer d’iphone tous les 6 mois. Un domaine ouvert au capitalisme mais qui aurait interdiction de « jouer » avec la vie des gens et les ressources fondamentalement nécessaire à la survie de chacun.
Le philosophe André Comte-Sponville pas souvent sur les plateaux , on se demande pourquoi …