LE VERITABLE SCANDALE, C’EST LE CAPITALISME

Posté par 2ccr le 14 juin 2016

burns_pognon1Le scandale des « Panama papers » qui vient d’éclater à la face du monde n’est que l’arbre qui cache la jungle capitaliste. Fraudes fiscales, blanchiment d’argent noir, sociétés écrans, détournement de fonds, paradis fiscaux, corruption généralisée etc. montrent à la fois le degré de pourriture atteint par ce système et la décadence morale des sociétés capitalistes. La collusion quasi organique du monde politique avec celui des affaires est une caractéristique fondamentale du capitalisme. Leurs liens sont tellement intimes qu’il devient difficile de les distinguer. Les hommes politiques et le milieu des affaires voire parfois le milieu tout court se nourrissent les uns des autres. Les premiers gèrent et couvrent les affaires des seconds. Dans ces scandales à répétition, on trouve à côté des grandes entreprises, des banques, des institutions sportives, des célébrités, des milliardaires, des rois, des chefs d’état, des premiers ministres, des ministres et bien d’autres responsables politiques. Toute cette classe de fraudeurs, pur produit du système, s’acharne par tous les moyens à piller les richesses produites par les travailleurs dont elle ne voit en eux que des êtres méprisés et méprisables.

 Le capitalisme mondialisé a généralisé et universalisé la corruption et les scandales. Il a multiplié les montages financiers frauduleux, les paradis fiscaux et judiciaires, les trusts (fiducies), les fondations etc. Aucun domaine de la vie économique, politique, sportive et artistique n’échappe à la corruption et aux manipulations frauduleuses en tout genre. Les sommes astronomiques concernées sont difficilement imaginables par les citoyens. La corruption, les affaires, la fraude fiscale et les détournements des fonds publics sont des phénomènes intrinsèques au capitalisme qui les produit sans cesse.

 Le pouvoir politique encourage le système, lui offre des opportunités à travers des politiques de dérégulation, de privatisation et par l’absence totale de sanctions. Il l’incite à poursuivre sur la voie des pratiques frauduleuses, de l’escroquerie et de la criminalité financière. Les gouvernements ne sont là que pour servir les intérêts de cette classe ou plus précisément cette couche de parasites qui ne produit aucune richesse et ne vit que des dividendes, des intérêts, des commissions, de la spéculation, bref de l’argent produit lui-même par de l’argent. « Le propre du capitalisme, écrivait Lénine, est de séparer la propriété du capital de son application à la production, de séparer le rentier, qui ne vit que du revenu qu’il tire du capital-argent. La suprématie du capital financier sur toutes les formes du capital signifie l’hégémonie du rentier et de l’oligarchie financière ».

 C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre les agissements du pouvoir politique totalement soumis à cette oligarchie financière. Le gouvernement français par exemple, a retiré en 2012 le Panama de la liste noire des paradis fiscaux. La Société Générale, le Crédit Agricole, la BNP Paribas et le Crédit mutuel sont parmi les plus gros clients de Mossack Fonseca. Toutes sont impliquées, à travers des centaines de filiales, dans le blanchissement d’argent sale et la fraude fiscale (3). Comme réponse à ces scandales, le ministre des finances et des comptes publics s’est contenté de publier un simple communiqué d’une platitude affligeante « il ne serait pas tolérable que des banques puissent permettre des opérations de fraude, d’évasion fiscale ou de blanchiment » (4). Pourtant le gouvernement français savait depuis longtemps que les grandes banques françaises utilisaient des structures offshore, par centaines, spécialisées dans la criminalité financière et que les dirigeants de ces banques n’avaient jamais été inquiétés. A chaque nouveau scandale, les hommes politiques feignent l’indignation et promettent de mettre un terme à l’évasion fiscale et de châtier sévèrement les responsables fraudeurs : « Il n’y a plus de paradis fiscaux. Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est fini » proclamait avec force Nicolas Sarkozy en 2009. La commission des finances du Sénat qui a auditionné le11 mai 2016 Frédéric Oudéa, patron de la Société Générale, ne trouvait aucune raison valable de poursuivre le dirigeant de la banque !

 Le gouvernement britannique dirigé par David Cameron a organisé le 12 mai 2016 à Londres un sommet international pour lutter contre la corruption ! Rappelons tout de même que sur les 214 488 sociétés offshore administrées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca, plus de la moitié sont domiciliées dans les îles britanniques. David Cameron lui-même ainsi que sa famille sont impliqués dans le scandale des fraudes fiscales des Panama papers. Le premier ministre britannique a tenté dans un premier temps de nier l’évidence en affirmant qu’il ne possédait « aucune action, aucun trust offshore, aucun fonds offshore, rien de tout cela » (5), avant de tout avouer.

 Les vingt gouvernements les plus riches de la planète (groupe G20) qui représentent l’essentiel des richesses produites dans le monde, se sont réunis à Londres en avril 2009, à Saint-Pétersbourg en septembre 2013, se sont engagés fermement à lutter contre les paradis fiscaux et le secret bancaire. Force est de constater que la criminalité financière sous toutes ses formes n’a jamais été aussi florissante qu’aujourd’hui.

 Les États Unis qui dénoncent la criminalité financière et les privilèges exorbitants accordés à leurs multinationales à travers le monde, abritent eux-mêmes sur leur propre territoire des paradis fiscaux considérés comme les plus opaques (6) et les plus favorables aux grandes entreprises et aux milliardaires du monde entier. Le Dakota du Sud, le Nevada, leWyoming mais surtout le Delawar sont de véritables édens fiscaux sur terre. Même Donald Trump et Hillary Clinton, favoris des primaires, y possèdent des sociétés à côté d’Apple, d’American Airlines, de Coca-Cola et de biens d’autres multinationales (7). La fusion ici entre le pouvoir économique et le pouvoir politique est totale.

 Invoquer, dans le cadre du capitalisme, la morale, l’éthique, la bonne volonté, la bonne gouvernance est une véritable chimère. Mobiliser les pouvoirs économiques et politiques nationaux et internationaux contre les scandales financiers est une hypocrisie pour ne pas dire une absurdité. Ces pouvoirs sont eux-mêmes les organisateurs et les bénéficiaires. Rien ne sert de gémir sur les scandales financiers, tant qu’on laisse dans l’ombre les racines qui les produisent. Ces jérémiades ne font que perpétuer un système qui se nourrit et se développe de ces scandales.

 On peut adopter les lois que l’on veut contre la corruption, les affaires et les privilèges, contre le secret bancaire et la fraude fiscale, mener toutes les enquêtes possibles, on peut même diminuer et limiter leur importance, mais on ne peut pas les éliminer. Car leur existence et celle du capitalisme sont tellement imbriquées l’une dans l’autre que l’on ne peut supprimer l’une sans éliminer l’autre. Les lois et les mesures prises pour lutter contre les scandales en tout genre ne sont que des paravents derrière lesquels la bourgeoisie sous toutes ses formes dissimule ses forfaits. Le problème n’est donc pas l’existence des scandales financiers, des affaires et autres privilèges, mais celle du capitalisme qui les engendre. Il y a eu dans le passé des scandales, il y a aujourd’hui des scandales et il y aura dans l’avenir d’autres scandales tant que ce système existe. Le véritable scandale, c’est le capitalisme lui-même.

 Mohamed Belaali sur LGS

« Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise toute entière ». – K. Marx ; F. Engels

5 Réponses à “LE VERITABLE SCANDALE, C’EST LE CAPITALISME”

  1. cyril dit :

    Le capital a toujours cherché à se valoriser là où il y avait le plus de rendement. L’ affairisme, le détournement, le cynisme, la cupidité sont consubstantiels au capitalisme. Le capitalisme est à l’agonie car il atteint ses limites interne et externe. Interne car la concurrence, la compétition font que le capitaliste doit s’adapter aux gains de productivité issus de l’innovation et notamment des gains énormes liés à la micro informatique. Les concurrents doivent s’aligner et /ou innover pour dépasser. Externe car les ressources naturelles diminuent dramatiquement.

    Nous ne pourrons jamais revenir au capitalisme des 30 « glorieuses » car la productivité par la micro informatique rend très peu rentable les industries du secondaire dans les pays dits développés.

    La valorisation du capital ne se fait en outre que par la production de travail humain dépensé réellement. Or, l’informatique, la numérisation, l’automation rendent se travail productif humain obsolète. Nous assistons donc à des forces productives sont commune mesure avec le passé où le travail humain disparaît. Cette tendance lourde ne peut plus être compensé par la consommation qui se fait par l’endettement. En effet, comme la productivité dite relative a atteint des sommets (gains de productivité), les capitalistes pour contrer la baisse tendancielle du taux de profit s’ attaquent à la productivité absolue, c’est à dire le coût du travail.

    Nous avons donc de très forts gains de productivité qui détruisent le travail productif humain, donc qui diminue la valeur générée par ce peu de travail dans les marchandises. Cependant, les travailleurs ne peuvent consommer cette production car les salaires diminuent ou alors il faut s’endetter.

    Nous tournons donc en rond.

    L’ austérité est une des voies choisie par les cyniques et cupides pour faire porter le point de ces contradictions aux peuples; cependant, la relance, qui permettrait de rééquilibrer la balance vers les salaires ne serait qu’un pis aller qui ne nous mènerait pas très loin.

    Ce qui a pour l’instant sauvé de manière fictive le capitalisme est l’industrie financière. En effet, la sur accumulation du capital ne trouvant pas de débouchés dans l’économie réelle avec les rendements permettant sa valorisation va se valoriser dans l’industrie financière qui seule tire aujourd’hui la croissance. Mais, tout ce capital fictif ne trouvera plus jamais à se réaliser dans l’économie productive (quelle que soit l’endroit au monde du fait de la productivité moyenne globale atteinte) et fournira inlassablement les bulles spéculatives jusqu’ à leurs éclatements.

    Le plus grave, c’est que la prochaine bulle sera celle des dettes publiques (dettes d’ Etat).

    Donc, oui, les Etats n’ont plus d’argent, ou alors fictif, et la relance ne fera qu’aggraver ces dettes.

    Une taxe Tobin sur les transactions financières ne ferai qu’advenir plus rapidement l’éclatement de ces bulles.

    La Chine que l’on dit au TOP a tiré sa croissance grâce surtout au béton (autant de béton utilisé en 4 ans en Chine que pendant tout le 20ème siècle par les USA!) pour faire sortir des villes nouvelles désertes, des autoroutes, ponts, routes; etc.. et par la consommation par endettement (les classes moyennes achètent, par ex, des voitures de marques allemandes, mais en leasing; très peu d e voitures plus ordinaires). La Chine ne peut aussi utiliser ses réserves de dollars car dès que ceux-ci seraient émis, ils se dévaloriseraient.

    En conclusion, nous assistons à une dévalorisation générale et notamment du travail productif qui seul compte pour générer de la valeur économique.

    Le capitalisme nous enferme dans un carcan de barbarie avec son lots de pauvreté, de misère, de saccage de la nature, de maladies chroniques liées à toutes les saloperies générées par ces société.

    Dans son agonie, le capitalisme ira jusqu’au bout en détruisant les services publics, en transformant en marchandise le vivant dont l’ être humain, les activités qui autrefois faisaient partie de l’entraide comme l’ aide aux personnes âgées, les activités ménagères qui sont toujours le lot des femmes peu qualifiées et dont ces métiers sont méprisées, en innovant sans arrêt pour fabriquer des gadgets électroniques inutiles qui sapent les liens sociaux, détruisent la nature et augmentent les risques de maladies.

    Ce ne sont pas l’économie circulaire (qui permet surtout de rationaliser le procès de production), l’économie sociale et solidaire (qui donne bonne conscience aux entrepreneurs et permet de marchandiser des activités qui ne l’étaient pas), le capitalisme vert (qui permet aux firmes les plus polluantes de « verdir » à peu de frais), l’auto gestion, la socialisation des moyens de production qui changeront quoi que ce soit car tous ces économies dites alternatives sont assujetties au capitalisme donc à la société de la marchandise.

    Vous pouvez monter une SCOOP, vous devrez néanmoins conquérir des marchés dans cette société.

    Nous devrions donc dépasser le capitalisme, la société de la marchandise et donc le travail pour pouvoir produire (et nous avons toutes les ressources productives possibles) des richesses pour toutes et tous, ces richesses exprimant des besoins nécessaires et vitaux.

  2. nuit couchée dit :

    la censure et la propagande du gouvernement et du medef esperent etouffer toute contestation … ils se trompent : nous resterons debout !

  3. AF30 dit :

    Fidèle à sa ligne le gouvernement français n’en dévie pas d’un millimètre : http://lci.tf1.fr/economie/entreprise/evasion-fiscale-l-assemblee-rejette-un-amendement-sur-la-transparence-8696456.html bien évidemment dans le seul but de lutter contre le chômage.

  4. nuit couchée dit :

    Peu a peu on restreint nos libertés avec le consentement des populations lobotomisés par le système … les soviétiques étaient de petits joueurs dans l’art de la manipulation !
    Mais un vent de revolte se leve sur la france et sur le monde, esperons qu’il se rependra comme une trainée de poudre pour apporter un peu de fraicheur dans cette atmosphere etouffante !

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