PREMIEREMENT : LE SMIC A 1800 EUROS

Posté par 2ccr le 26 juin 2016

afin6793985Proposition :

Smic brut à 1 800 € par mois pour un travail à temps plein et donc un Smic net de  1 386 € par mois. Aujourd’hui, le Smic brut s’élève à 1 467 € par mois : il augmentera donc de 333 € (22,7 %). Aujourd’hui, le Smic net s’élève à 1 129 € par mois : il augmentera donc de 257 € (22,7 %)

Constatation :

Le Smic n’a pas eu de coup de pouce depuis 10 ans, à l’exception de celui, dérisoire, de 0,6 % au 1er juillet 2012 : 6,46 € par mois et l’équivalent de moins de deux baguettes de pain par semaine. Le pouvoir d’achat du Smic n’a pas augmenté depuis 2007.

Depuis 30 ans la part des salaires a diminué de 10 % environ par rapport aux dividendes qui ont augmente de 10 % environ. Entre juin 2012 et mai 2016, le Smic au augmenté de 11,5 %, quasiment la même évolution que celle de l’indice des prix à la consommation : + 10,5 %.

Pour mémoire, en juin 1968, le Smig avait augmente de 33 % et le Smag de 55 %… on n’est pas oblige d’attendre un nouveau mai 68 pour l’augmenter. Le retard des derniers années doit être rattrapé.

Ceux qui produisent les richesses sont loin d’en percevoir les fruits mais François Hollande et le Medef font en sorte que tous les gains de productivité soient captés par les seuls détenteurs de capitaux.

Objectif :

Permettre, tout d’abord, aux salariés de vivre décemment s’ils travaillent à temps plein mais aussi s’ils travaillent à temps partiel. Pour un seuil de pauvreté égal à 60 % du revenu médian, soit 975 euros par mois pour une personne seule, 1,9 millions de travailleurs sont, dans notre pays, des travailleurs pauvres.

L’élément moteur de la croissance économique, ensuite, reste l’augmentation de la consommation malgré la pression ininterrompue sur les salaires. L’augmentation du Smic mettrait de l’essence dans ce moteur et permettrait aux PME, notamment à celles qui sont indépendantes des grands groupes, de trouver un débouché à leur production et d’embaucher. Calculer le coût de l’augmentation du Smic sans tenir compte de la dynamique qu’elle entrainerait est un calcul à court terme dont nous avons pu mesurer le résultat tout au long des 4 dernières années.

Permettre, enfin, d’aider à l’équilibre des comptes de la sécurité sociale car une partie de l’augmentation du salaire brut va alimenter les caisses de retraite ou d’assurance-maladie.

Arrêter de remplir un tonneau percé

Le taux de marge des entreprises (leurs bénéfices) continue d’augmente et atteint avec un taux de 31,4 % son plus haut niveau depuis 2011.

Les dizaines de milliards d’euros accordés aux entreprises par le CICE et les allégements de cotisations sociales ont avant tout servi à augmenter ce taux de marge.

L’augmentation des taux de marge des entreprises françaises, dont s’est félicité François Hollande, ne va pas à l’investissement productif (une augmentation de 1 % seulement en 2015) mais va financer les dividendes, la spéculation financière et finit en partie dans les paradis fiscaux. L’évasion fiscale représente une ponction considérable, de l’ordre de 60 milliards d’euros tous les ans, pour les ressources de l’État.

La concurrence :

    . Les salaires minimum dans l’Union européenne et aux Etats-Unis

Dans l’Union européenne, 4 pays ont, aujourd’hui, un salaire minimum supérieur au Smic français : le Luxembourg (1923 €), l’Irlande (1 546 €), le Royaume-Uni (1 502 €) et l’Allemagne (1 473 €).

Le Premier ministre britannique, David Cameron, le successeur de Margaret Thatcher a, le 1er avril 2016, augmenté de 7,5 % le salaire minimum au Royaume-Uni. Son objectif déclaré est que cette augmentation atteigne 40 % en 2020.

La Chancelière allemande, Angela Merkel a introduit un salaire horaire minimum depuis 2015.

Les récentes élections en Italie, Espagne, Portugal ou Irlande, les mobilisations en France contre le projet de loi El Khomri, sont le signe que quelque chose est en train de changer en Europe et que la tentative de recycler le vieux théorème d’Helmut Schmidt « Les profits d’aujourd’hui, sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain » est en train de faire long feu. Dans ce contexte, l’augmentation du Smic en France aura un effet stimulant sur la mobilisation de tous les salariés européens qui ne supportent plus l’austérité sans fin et l’accroissement inouï des inégalités.

Aux Etats-Unis d’Amérique, la Californie (devenue, en 2016, la 6ème puissance économique mondiale, devant la France) a décidé d’augmenter son salaire minimum de moitié, à 15 euros de l’heure à l’horizon 2022. L’État de New-York s’est fixé le même objectif pour 2018.

    . La compétitivité ne se limite pas au coût du salaire

La compétitivité par les coûts des produits ne se limite pas au coût du salaire, elle doit intégrer le coût du capital, celui des dividendes distribués.

La compétitivité est liée, également, à la qualité, au niveau de gammes des produits et donc aux investissements de recherche et développement réalisés par les entreprises. Et, de ce point de vue, notre pays est très en retard sur l’Allemagne. En 2010, les entreprises allemandes ont consacré 31 milliards d’euro à la recherche-développement, les entreprises française seulement 15 milliards. Entre 2001 et 2010, trois fois plus de brevets ont été déposés en Allemagne qu’en France. Les grandes sociétés françaises ont fait le choix d’augmenter la distribution de dividendes plutôt que d’augmenter la recherche-développement. Cette dernière s’élevait à 42 % des dividendes versés en 1992 et seulement à 25 % en 2010. Comment s’étonner, dans ces conditions,  du manque de compétitivité de l’économie française ? Le rôle de l’État est déterminant pour remédier à cette situation.

La compétitivité « hors coût » est, enfin, très importante. Cette compétitivité passe par les infrastructures, les transports, l’enseignement, les services publics et donc par les investissements publics. Le rôle de l’État, là encore, est déterminant.

Source

2 Réponses à “PREMIEREMENT : LE SMIC A 1800 EUROS”

  1. cyril dit :

    D’accord avec tout ce qui est dit. Seulement, il n’ y a rien de révolutionnaire là-dedans. La compétition, la concurrence font que les capitalistes sont obligés d’innover pour d’une part vendre de la camelote différente et d’autre part rattraper et/ou dépasser les concurrents dans les gains de productivité. Or, ces gains énormes depuis l’avènement de la micro électronique font que le travail (travail abstrait capitaliste) humain productif disparaît du procès de production ce qui engendre moins de valeur économique produite dans la marchandise et donc moins de profit.

    Ce que vous préconisez est le bon vieux retour au capitalisme dit « Fordiste » qui ne peut renaître de ses cendres. En effet, la productivité moyenne globale fait que ce schéma ne peut plus être à même de favoriser la croissance et s’auto-entretenir. La valorisation de la valeur, donc faire du fric, ne peut plus et ne pourra plus jamais retrouver une base dans l’économie productive.

    La financiarisation de l’économie a permis fin 70, début 80 d’ ajourner les conséquences de ce fait. Sans l’ industrie financière, l’économie se serai déjà effondrée? En effet, la concurrence entre capitalistes ne permet plus de créer de l’emploi donc du travail capitaliste qui seul génère la valeur économique. Moins de travail capitaliste, moins de profit. Le capital ne pouvant plus se valoriser dans l’économie productive va se réfugier dans la sphère du capital fictif qui elle seule tire le croissance aujourd’hui. Même si nous avons un peu de croissance via la consommation, il est absolument faux de dire que c’est celle-ci qui fait la croissance, c’est l’industrie financière.
    Karl Marx l’avait déjà analyser lors de l’effondrement de 1857, crise qui a pu être dépassée car à l’époque nous n’avions pas les gains de productivité et donc la disparition du travail capitaliste comme de nos jours.

    Malheureusement, ce parcours normal du capitalisme ne pourra se perpétuer indéfiniment. En effet, les sommes astronomiques du capital fictif ne peuvent se retrouver dans le circuit de l’économie productive car il y aurait hyperinflation. L’ industrie financière, n’en déplaise à certains, a été une roue de secours depuis plus de 30 ans, mais qui a elle aussi ses limites.

    Nous avons donc au sein de ce système le choix de l’austérité, pour affirmer la crédibilité notamment des Etats sur les marchés financiers afin d’abstenir das taux d’emprunt bas; politique du pire pour les peuples avec misère, malheurs, destruction des acquis; ou le chois de la relance keynésienne, largement plus préférable pour que ce ne soit pas les peuples qui pâtissent de l’absurdité du système, en relançant des investissements dans les infrastructures publiques dégradées, et dans le salaire et la protection sociale.

    Cependant, et optant pour la relance, le système marchand ne peut que se déliter plus encore. Ce système basé maintenant sur le crédit (donc sur des promesses de valorisation futures qui ne se feront pas du fait de la productivité) est obligé de continuer sur sa lancée pour perdurer (remplacement de créances à échéance par de nouvelles). Nous sommes donc confrontés à la disparition du travail humain productif et au financement par le crédit qui a besoin de ce travail pour pouvoir réaliser la valorisation future que l’on attend. IMPOSSIBLE.

    Le capitalisme n’a qu’un but, c’est de valoriser le capital quelle que soit le type de marchandise créée. Qu’ il s’agisse d’ armes, de lunettes, de voitures, qu’importe. Le système n’est pas la pour satisfaire les besoins nécessaires et vitaux d’un être humain. C’est pourquoi, lorsqu’il y a récession, il ne s’agit pas de financer l’éducation, la santé, la culture, mais l’armement, la bagnole, les nouvelles technologies.

    Le capitalisme est un fait totalisant gérant pratiquement toutes nos relations sociales et nous consumant. Pour de nouveaux débouchés, destruction des services publics, transformation en travail marchand du vivant (bio technologies, biologie de synthèse, etc…), de tâches auparavant dans la sphère domestique (tâches ménagères, aide à domicile, etc…). Seulement, ces destructions ne s’accompagnent pas de valeur en plus car les services ne génère pas de valeur au sens capitaliste et la prétendue révolution numérique non plus ( voir la bulle Internet des années 2000). Par contre, le phagocytage de pans entiers de la vie par le capitalisme entraîne destruction du vivant, de la nature, des environnements, des liens sociaux d’où perte de sens, recours aux psychotropes, infantilisation, exutoire dans des jeux vidéo, le sport, etc…

    Nos vies ont de moins en moins de sens.

    Alors demander un rééquilibrage de la découpe du gâteau, oui. Mais , pourquoi faire? Nous resterons toujours dans la tyrannie du temps de travail, de notre vie de zombies, robots assistés par l’ordinateur.

    Demande r l’augmentation du pouvoir d’achat, c’est demander à rester dans ce système où l’on nous demande de servir l’hydre pour pouvoir survivre et vivre.

    Et puis avoir du pouvoir d’achat pour acheter, et alors? Acheter quoi? Des objets qui nous déshumanisent?

    Il nous faudra un jour se poser la question, avant qu’il ne soit trop tard, de quelle vie nous voulons. Que produisons-nous, comment, pourquoi. Allons-nous continuer ce système absurde qui nous consume toutes et tous?

    Je sais très bien que cela est très difficile car nous sommes dès notre naissance conformés au système. Il est très difficile de concevoir que le système marchand tel qu’il est n’a pas toujours régit les relations sociales des individus.

    Pour s’apercevoir de l’absurdité du capitalisme, nous possédons des moyens de production inimaginables, or, la majorité des êtres humains n’arrivent pas à survivre et vivre!

    Ne serait-il pas plus judicieux d’ utiliser ces moyens en « travaillant » moins pour créer les richesses matérielles nécessaires et vitales à chacune et chacun, au lieu de courir pour le prétendu progrès, l’innovation, etc.. qui ne nous apportent finalement que désespoir, mal-vivre?

  2. SANLIAS dit :

    Parfaitement d’accord avec la proposition et les éléments de justification produits. Les salariés doivent recueillir effectivement quelque fruit de leur travail. C’est le moins que l’on puisse attendre d’un gouvernement empreint de justice sociale.

    Mais, que ne propose-t-on pas une augmentation des pensions ? Les retraités ne vont pas tous en goguette, aux Bahamas, ou, encore, ne peuvent pas tous, loin s’en faut, s’offrir une retraite dorée au Portugal. 4 millions, d’entre eux, toucheraient moins de 500€ par mois. Et, ceux au niveau du SMIC sont légion. A quelques mois des élections générales, il conviendrait de mettre l’accent sur la faiblesse des pensions, dont le pouvoir d’achat a sévèrement été entamé depuis 2012.

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