L’AUTOGESTION … miroir aux alouettes ?
Posté par 2ccr le 20 décembre 2016
J’ai récemment lu que l’alternative au capitalisme serait l’autogestion, et Je récuse totalement cette présentation des choses. En effet, ce n’est absolument pas parce que l’entreprise sera autogérée qu’il y aura émancipation! Ceci est absolument faux!
Tant que vous êtes dans les catégories du capitalisme à savoir le travail, la valeur, la marchandise et l’argent vous serez soumis aux lois du système. Le capitalisme n’a pas pour fonction de déterminer les besoins nécessaires (voire utiles) des êtres humains. Son seul objectif est de valoriser l’argent.
Lorsque l’on parle d’autogestion, donc de pseudo démocratie économique, de gestion des moyens de production par l’ensemble des salariés, vous aurez simplement l’auto-exploitation , l’auto-aliénation et l’auto-licenciement. Votre gestion se fera dans le cadre du marché, de l’achat et de la vente. Donc, la production de marchandises devra répondre à la productivité moyenne globale, à la compétitivité, à la concurrence généralisée.
L’autogestion dans le système capitaliste est un mythe qui remonte à des dizaines d’années et n’a jamais fonctionné (ou alors à la marge et peu de temps) car le capitalisme ne permet pas l’émancipation du travailleur. Celui-ci sera toujours soumis au temps de travail, donc au travail abstrait capitaliste.
L’autogestion est la marotte de pseudo révolutionnaire qui n’ont fait qu’asseoir la domination capitaliste. Nous ne pouvons pas sortir du capitalisme dit mondialisé car ce système a besoin de toujours plus de débouchés.
Il n’y a pas capitalisme sauvage (à croire que l’on pense que le bon vieux capitalisme dit fordiste était un havre de bonheur); le capitalisme atteint de telles gains de productivité notamment avec la micro-électronique, que les innovations de procédés de production ne permettent plus de contrecarrer la destruction du travail vivant par des innovations de produits et une croissance faible.
Aujourd’hui, le capitalisme détruit plus de travail humain vivant qu’il ne peut en consommer pour survivre. Nous assistons à une dévalorisation générale de la marchandise et de cette marchandise particulière qu’est la force de travail.
La dérégulation, l’hypertrophie de l’industrie financière depuis plusieurs dizaines d’années a été la réponse à l’effondrement du capitalisme fordiste qui ne permettait plus de rentabiliser le capital par la production de marchandises. Les bilans de beaucoup d’entreprises sont soutenus par la partie financière (c’est le cas de Peugeot, de Siemens et bien d’autres).
La « financiarisation » n’est pas coupable de la crise du capitalisme, mais un symptôme du délitement de celui-ci.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.