Dette et coronavirus
Posté par 2ccr le 19 mars 2020
L’on commence à nous dire que la crise va avoir pour effet d’augmenter la dette et que le PIB va diminuer de 10 à 20 %. Qu’il va falloir revoir le code du travail, ou ce qu’il en reste, pour relever l’économie et faire des sacrifices. Bref, ce sont les mêmes qui vont payer la crise, et les mêmes qui vont en profiter. Naomi Klein, dans son livre « la stratégie du choc » a très bien analysé le phénomène, à chaque catastrophe, à chaque crise, le capitalisme en profite pour durcir ses positions. Le reste de la population, trop préoccupé par les évènements qu’il subit à une capacité de réaction moindre, et est persuadé que face aux difficultés il faut tous « ramer » dans la même direction. Problème, ceux qui dirige la société, l’économie, la finance, le pouvoir politique, rament exactement dans la direction opposée. Et même si nous sommes les plus nombreux, nous ne sommes pas sûr de gagner, au contraire. La population pense que tout le monde va œuvrer pour la bien commun, alors qu’en face, ils sont unis pour défendre leurs seuls intérêts. L’unité nationale est un slogan creux, l’unité nationale est oubliée lorsqu’il faut partager les fruits de notre travail, lorsqu’il faut élever le niveau de vie des plus pauvres, lorsqu’il faut renforcer les protections sociales ou développer les services publics. Lorsque l’on vous parle d’unité nationale, c’est que vous allez vous faire avoir.
Il y a deux façons très différentes de traiter un problème. Le 24 mars, en pleine crise du Coronavirus, la France a officialisé le lancement d’un vaste programme de prêts bancaires aux entreprises que l’État s’est engagé à garantir pour 300 milliards d’euros, ceci afin de permettre aux entreprises de surmonter les difficultés liées à l’épidémie de coronavirus. Dans le même temps, au Venezuela, les banques doivent suspendre pour six mois le recouvrement du capital et des intérêts sur tous les prêts, dettes, crédits et suppression immédiate du paiement des loyers des logements principaux et des commerces pendant 6 mois…en France, non seulement on ne touche pas au capital, mais on préfère augmenter la dette et donc faire un double cadeau aux banques ! Au Venezuela, le dictateur Maduro, préserve l’intérêt général face aux intérêts du capital.
Alors, le coronavirus ne doit être qu’une pose dans les mouvements qui étaient en cours, dès la fin du confinement et de l’épidémie, l’on doit reprendre le combat. La dette n’est pas la nôtre, c’est nous qui travaillons, qui produisons, et qui nous serrons la ceinture. Lorsque les fortunes et les patrimoines de toutes nos élites auront été réquisitionnés pour revenir au niveau moyen du reste de la population, on en rediscutera. En attendant, il faut aller chercher l’argent là où il se trouve, car nous devons arrêter de payer pour les 1% les plus riches.
« Ce n’est pas parce que l’on est un ouvrier que l’on doit fermer sa gueule » P. Poutou