Violence terroriste contre violence structurelle

Posté par 2ccr le 17 mai 2024

En 1940, les terroristes pour le régime de Vichy, c’étaient ceux qui se battaient contre l’occupant allemand, lequel pouvait s’appuyer sur une police française zélée au service de la France et du Reich. A la libération, le général De Gaulle a salué la bravoure de cette police, qui s’était découverte une âme de résistant dans les derniers jours de la guerre. Le reste du temps, cette police a docilement servi un régime fasciste en pourchassant « les terroristes communistes », et en arrêtant des juifs. Pas de quoi émouvoir notre bon général !

Dans les années 1970-80, la bande à Baader en Allemagne, les Brigades Rouges en Italie et Action Directe en France étaient des organisations que le pouvoir taxait de terroristes parce qu’elles s’en prenaient aux symboles de ce pouvoir et ciblaient des personnalités représentant ce pouvoir, dans le but de détruire la société capitaliste. Leurs revendications et leurs actes faisaient peur à nos dirigeants qui ne se sentaient pas en sécurité. Ces groupes ne visaient jamais des civils innocents contrairement aux terroristes islamiques d’aujourd’hui. Aujourd’hui, nos dirigeants n’ont rien a craindre des attentats, leur vie n’est pas directement menacée et cela fait une grosse différence. Le résultat des attentats aveugles fait régner la peur dans la population et la méfiance entre communautés, ce qui permet au gouvernement de voter des lois liberticides, de faire vibrer la fibre patriotique et d’appeler à l’union nationale. Cela permet de focaliser l’attention des citoyens sur la sécurité et passer sous silence la violence du système qui s’attaque à chaque aspect de notre vie quotidienne.

La violence structurelle du système dans lequel nous vivons permet à des gens qui ont déjà de quoi vivre dix mille ans de licencier des personnes qui n’ont que leur salaire pour palier à leurs besoins quotidiens. Licenciement qui sera cause de divorces, de suicides, de divers drames familiaux, et qui détruira psychologiquement des enfants qui lâcheront l’école, et qui pour certains tomberont dans la drogue et la délinquance. Cette violence structurelle qui dépossède les plus vulnérables des biens communs et indispensables comme la santé ou l’éducation, et qui n’hésitera pas à chasser des individus de leur logement pour finir dans la rue.

Cette violence structurelle qui protège les exactions des forces de l’ordre et transforme les victimes en coupables. Cette police, dont une partie fait office de force répressive pour protéger les intérêts du capital.  La violence structurelle des politiques et des médias qui, à force de propagande, persuadent qu’il n’y a pas d’autres modèles économiques que celui dans lequel nous vivons, et tournent en ridicule quiconque ose remettre en cause cet état de fait. Ce système qui culpabilise les plus pauvres en les accusant d’être les seuls responsables de leur situation.

La violence terroriste de type djihadiste religieux et la violence structurelle de la société n’ont qu’une seule cible, les populations, le peuple, les sans grades. Ces deux types de violence épargnent soigneusement les classes dirigeantes, les plus riches, c’est-à-dire tous ceux qui au final sont les véritables responsables de ces violences. D’ailleurs, j’ai l’impression, que l’Etat met beaucoup moins de vigueur à combattre le terrorisme de groupes djihadistes qu’il n’avait mis de moyens pour mettre fin aux agissements d’Action Directe (1). Le point commun entre ces différents types de violence, c’est qu’elles permettent aux classes dirigeantes de voter des lois pour limiter la liberté au nom de la sécurité. Mais rappelez-vous « celui qui préfère la sécurité a la liberté aura tôt fait de perdre les deux ! »

Notons, que nous entretenons de très bonnes relations avec des pays du Moyen Orient qui sont soupçonnés de financer des groupes extrémistes, d’exporter et de diffuser les doctrines (2) salafistes et wahhabites. Par contre, notre diplomatie est beaucoup plus agressive envers des pays qui mettent en jeu nos intérêts stratégiques ou remettent en cause notre modèle économique. Et peu importe que dans ces pays le terrorisme islamique n’existe pas, s’il le faut, on le leur importera !

Mais au final, ce n’est pas le terrorisme, si sanglant qu’il soit, qui menace la planète, qui force les populations à se déplacer pour échapper aux sécheresses ou à la montée des eaux. Ce n’est pas le terrorisme qui est la cause d’un continent de plastique au milieu de l’océan, qui fait disparaitre des espèces animales et végétales, qui plonge des millions d’habitants dans la précarité la plus absolue, qui est responsable de la famine dans le monde. Non, nous connaissons les coupables, nous avons leurs noms et leurs adresses !

Ref :

(1) France Info 3 centre val de Loire. Le 10/12/2018 : « Action Directe, raconté par Jean-Marc Rouillan, libre de parole. ». (2) L’express, le 22/05/2003 : « Wahhabisme et salafisme ».

 

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