Quand on veut, on peut
Posté par 2ccr le 4 juin 2024
Les sujets traitants d’immigration et d’islam occupent l’espace médiatique et occultent tout débat sur l’économie et les problèmes sociaux qui lui sont liés. Loyers, salaires, santé, éducation, emploi, retraite deviennent secondaires, alors que c’est ce qui devrait être au cœur d’une campagne électorale. Pour recentrer le débat, il faut bien trouver une stratégie, sinon nous serons condamnés à vivre en capitalisme jusqu’au la fin des temps, avec des régimes de plus en plus totalitaires et injustes tant que les campagnes électorales restent engluées par la seule question de l’immigration. Pour défendre des programmes socialement, fiscalement et économiquement plus justes, et ne pas renier les valeurs humaines et solidaires, il faut qu’un parti politique progressiste et anticapitaliste prenne une position qui évite les interminables débats stériles sur les questions migratoires : « Sur toutes ces questions, nous avons nos convictions, mais si nous parvenons au pouvoir nous organiserons un référendum pour que chacun puisse se positionner sur tous ces sujets ». OK, et maintenant passons à des débats sérieux sur des projets économiques et sociaux différents de ce que l’on nous propose depuis bientôt 50 ans. D’autre part quel que soit le résultat du référendum, il n’est pas question de criminaliser les associations qui viennent en aide aux migrants. Et, si le programme économique et social mis en œuvre améliore la vie des citoyens, rien n’empêche dans quelques années de faire un nouveau référendum. Si les gens vivent mieux, ils seront surement moins « vent debout » contre les étrangers.
Sans le vouloir, les péripéties de ces hommes qui quittent leur pays à la recherche d’une vie meilleure mettent à mal l’un des principes du capitalisme dont on nous rabat régulièrement les oreilles : la méritocratie. Il faut faire preuve d’une incroyable volonté pour entreprendre un voyage dont l’issue peut être la mort. Il faut une étonnante détermination pour traverser les mers, les montagnes, les déserts, et au final peu nombreux sont ceux qui obtiendront « des papiers ». Pourtant, « quand on veut, on peut », comme disent les biens pensants confortablement installés dans leur fauteuil, et d’après Emmanuel Macron : « pour trouver du travail, il suffit de traverser la rue » … mais apparemment, pas les océans !
Bien sûr, les migrants ne sont pas tous des nécessiteux, et fantasment parfois sur l’eldorado que serait l’Europe. Certains ne sont pas différents de nos capitalistes et rêvent de faire fortune, quitte à exploiter leurs compagnons d’infortune. Toutes ces images qui tournent en boucle autour de la planète et qui sont la représentation d’un monde occidental, riche, plein de belles filles et de fortunes faciles à la portée de tous les hommes de bonne volonté ! La réalité pour ces migrants risque d’être toute autre. Pour beaucoup, le « voyage » sera une route faite de souffrance, de violence et de viols. Ensuite, souvent, ils n’auront pas d’emploi ou seront exploités sans vergogne par des patrons voyous. Parlant mal ou pas du tout le français, et venant de cultures différentes, ils seront confrontés au racisme, d’autant que l’intégration/assimilation est rendue très difficile en raison de facteurs économiques et politiques de nos pays. Notons également que vu les sommes demandées par les passeurs, seul ceux qui en ont les moyens peuvent tenter l’aventure, ou alors ce sont des familles entières qui s’endettent … ce déséquilibre s’ajoute aux déséquilibres existants dans ces pays.
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