Le changement commence ici

Pour ne plus avoir un président par défaut comme ce fut le cas lors du deuxième tour Chirac/Le Pen, ou Macron/Le Pen, il faut que le deuxième tour de l’élection présidentielle oppose les trois candidats arrivés en tête au premier tour. Ceci dans un souci de véritable choix démocratique, car avec seulement deux candidats, souvent, l’on ne vote pas pour l’un, mais contre l’autre. Il est impératif que cette élection se fasse sur un programme clair et que tout ce qui sorte de ce programme soit soumis à referendum ou conduise à la destitution du président si celui-ci profite de sa fonction pour faire passer des lois ou prendre des décisions dont il a omis de nous parler. Qui aurait donné sa voix a Macron s’il n’y avait pas eu seulement Marine Le Pen face à lui ?

Ensuite, il ne faut pas que les élections législatives se fassent dans la foulée de la présidentielle, mais il faut qu’elles aient lieu un an après. Un an qui permettra au nouveau président de s’imprégner de sa fonction, un an pendant lequel chacun pourra se faire une idée sur la personnalité du président récemment élu, un an durant lequel il nous présentera les personnalités dont il souhaite s’entourer dans son futur gouvernement. Qui aurait en effet voté pour donner une majorité à Macron en constatant ses dérives autoritaires et en entendant ses petites phrases méprisantes envers une grande partie de la population ?

Pour les législatives, il faut aussi mettre un terme aux découpages qui ressemblent surtout à une tambouille, pour ne pas dire magouille, électorale pour favoriser tel ou tel élu. Dans un souci de transparence et de clarté démocratique, il est souhaitable que le nombre de députés soit fixé par département, sans recourir à aucun découpage. Dans chaque département la moitié des députés doit être tirée au sort et l’autre moitié élue de manière traditionnelle représentée par des partis ou mouvement politiques. Ce système pourrait très bien s’appliquer pour les élections régionales et départementales afin que l’on stoppe les dérives clientélistes de ces assemblées donc les présidents ressemblent plus à des petits monarques qu’à des élus du peuple.

Il serait également souhaitable que ce mode de représentation, par tirage au sort pour moitié, s’applique à tous les niveaux de la vie politique et démocratique, en particulier dans les diverses commissions créés par les gouvernements et chargées de mener une réflexion sur des sujets sociétaux ou économiques, ainsi que dans des instances comme le conseil constitutionnel par exemple, donc les nominations servent de recyclages à des personnalités battu aux élections ou viré des défunts gouvernements. Ce système de recyclage qui permet à des politiciens professionnels de poursuivre une carrière grâce à des services rendus, ou des petits arrangements, n’est pas le coté le plus glorieux de notre « démocratie ».

Dans un procès, les jurés sont tirés au sort et de leur voix ils peuvent envoyer un suspect derrière les barreaux pendant de longues, très longues années. Ils ont de fait une très grande responsabilité. Alors pourquoi des citoyens ordinaires que l’on estime capables de délibérer dans un procès n’auraient-ils pas le droit de prendre part à la vie politique du pays ? Faut-il laisser cela à des politiciens professionnels, qui une fois élu, ont pour beaucoup comme seul objectif de se faire réélire à la prochaine élection ? Les personnes tirées au sort ne pourraient faire qu’un seul mandat et seraient inéligibles pour les élections suivantes. Il est nécessaire que le tirage au sort ne soit pas un tremplin pour une carrière politicienne professionnelle… Il y en a suffisamment !

Enfin, une mesure qui peut paraitre anecdotique, mais qui reflète bien la coupure entre les classes dirigeantes et les classes populaires, serait que les élus délaissent le costume cravate, qui sied parfaitement aux banquiers ou aux maffiosi, et s’habillent enfin comme les français ordinaires qu’ils sont censés représenter.