Eux, n’ont plus les moyens de rêver
Posté par 2ccr le 6 novembre 2024
Après une baisse importante dans les années 1970 et 1980, le taux de pauvreté s’est stabilisé jusqu’au milieu des années 2000. Il s’est remis à progresser ensuite (9). Aujourd’hui la France compte 5,3 millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian et 9,1 millions si l’on utilise le seuil de 60 %, selon les données 2021 de l’Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 8,3 % et, dans le second, de 14,5 %. Pour la 17ème année consécutive, IPSOS et le Secours Populaire publient leur baromètre de la pauvreté et de la précarité en France : en 2023, près d’un Français sur cinq déclare vivre à découvert, et 45% d’entre eux éprouver des difficultés dans le remboursement de certains actes médicaux. L’association et l’institut de sondage évoquent des « privations qui atteignent un niveau record en France », plus d’un Français sur trois ne mange plus à sa faim (10) ! Une personne vivant seule est considérée comme pauvre en France quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 965 euros ou à 1 158 euros, selon que l’on utilise le seuil de pauvreté fixé à 50 % ou à 60 % du niveau de vie médian. Le niveau de vie médian désigne le montant pour lequel la moitié des personnes touche moins et l’autre moitié davantage (11). Il est mesuré après impôts et prestations sociales. 14,5 % de la population vit avec moins de 1 158 euros par mois et 8,3 % avec moins de 965 euros.
Je doute que les personnes qui ont fixé le seuil de pauvreté en France à 965 euros ou à 1158 euros, sachent vraiment ce que représentent ces sommes. Mais ces seuils admettent donc que des personnes vivent avec moins de 965 ou 1158 euros, donc un pourcentage non négligeable doit vivre chaque mois avec 400, 500 ou 600 euros. Quelqu’un a-t-il une idée de comment survivre avec de telles sommes ? A l’opposé, la moyenne s’établit à 6,7 millions d’euros pour les dirigeants du CAC 40, à 4,2 millions d’euros pour ceux du SBF 120 (12) (les 120 plus grosses entreprises de la bourse). Enfin voici un chiffre édifiant qui témoigne, parait-il, de la vigueur de l’économie française : l’homme le plus riche du monde et la femme la plus riche du monde sont français et pèsent à eux deux plus de 270 milliards d’euros (13) … dans un pays normal, peuplé de gens normaux, ces chiffres devraient mettrent des dizaines de millions de personnes dans la rue pour demander des comptes à nos gouvernants.
Mais nos gouvernants ne côtoient pas les pauvres, seulement les riches. C’est pour cela qu’ils aident les riches et laissent les pauvres s’entraider. Notre ministre de l’économie, Bruno Lemaire, se félicite « La France tient parce qu’il y a des associations, parce qu’il y a des bénévoles, parce qu’il y a les Restos du Cœur, elle tient par ce qu’il y a de la générosité individuelle », mais ça ne l’empêche pas de déclarer peu après « Je récuse l’idée selon laquelle il y aurait un appauvrissement de la société française ». Preuve s’il en était que ces personnes sont complétement déconnectées des réalités… ou alors ce sont des menteurs et des escrocs !
« La méritocratie n’est pas un remède à l’inégalité mais sa justification » … Mickael J. SANDEL
Ref :
Toutes les références sont dans Miscellanées Politiques N°2 : « Cogitation d’un quidam ordinaire »
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