Notre pays a besoin de réformes profondes
Posté par 2ccr le 9 décembre 2024
Il faut sortir de l’immobilisme. Notre pays a besoin de réformes profondes, sinon nos enfants sont condamnés à payer nos erreurs. Le monde bouge, il faut prendre conscience que l’on ne peut rester dans la situation actuelle. Il ne faut pas avoir peur d’aller de l’avant et de changer les choses. Qui n’a pas entendu ce discours ? Peu à peu nous avons intériorisé les arguments que les médias et nos politiques nous servent à longueur de campagnes électorales. Le fameux « on ne peut pas faire autrement » est maintenant présent dans le subconscient de chacun d’entre nous, et devant leur crise et les difficultés qu’elle engendre, beaucoup pensent que notre système social est à bout de souffle et qu’il va valoir faire des sacrifices et se serrer la ceinture. Et pourtant…
Il y a seulement 20 ans, pour 100 euros de travail fourni, 30 allaient à la rémunération des actionnaires. Actuellement ce sont 40 euros qui disparaissent dans leurs poches, et maintenant ils veulent 50 euros, ils n’en auront jamais assez ! Chaque année c’est plus de 100 milliards qui passent ainsi de la poche des salariés dans celle des actionnaires. A l’époque du « rêve américain », aux USA, le salaire d’un PDG était en moyenne de 40 fois le salaire minimum, actuellement en France le salaire des PDG du CAC 40 est supérieur à 500 fois le smic ! Cherchez l’erreur !
Pour faire des économies, depuis 30 ans on diminue constamment la dépense publique, on ne renouvelle pas la totalité des postes de fonctionnaires, on supprime des moyens à l’hôpital, à l’école, dans les universités … : l’Etat a-t-il fait des économies ? Non, au contraire, car l’externalisation de certaines tâches en faveur d’entreprises privés et les fameux PPP (5) (partenariat/public/privé) coûtent beaucoup plus cher pour une qualité moindre. Les prétendues économies réalisées servent surtout à financer des intérêts privés. On nous culpabilise sur le déficit de l’Etat, mais on ne remet jamais en cause les cadeaux que l’on consent aux grandes entreprises. Ce qui coûte le plus cher à une nation, ce sont les riches, et nous n’avons plus les moyens de les entretenir !
Depuis 20 ans les « charges », pardon les cotisations et l’impôt sur les sociétés ont continuellement baissé (4) en passant de 50 à moins de 30 % pour permettre soi-disant d’augmenter les salaires (mais notre véritable salaire est le salaire brut qui baisse en conséquence, avec toutes les protections sociales qui vont avec) et lutter contre le chômage. Échec sur toute la ligne : le chômage a explosé et les seules rémunérations qui ont augmenté sont celles des grands patrons qui se comptent en millions d’euros. Pour nous c’est la précarité, des salaires à la baisse, et un avenir incertain. Et comme cela ne suffit pas, le gouvernement s’apprête à baisser les impôts de production de 20 milliards (6) d’euros, une revendication patronale vieille de plusieurs années.
Il faut également réformer l’Education, la Santé, mais si ce sont les mêmes qui réforment il ne restera plus rien, car ils n’emploient pas les bons termes. A la place de réforme ils devraient dire destruction : car c’est bien de cela qu’il s’agit : de la destruction et du pillage de l’Etat par une poignée de privilégiés. Ils ne prennent aucun risque, ils privatisent tous les services de l’Etat, ils ne créent rien et en cas de problème ils nationalisent les pertes. Ils sont gagnants à tous les coups, nous perdons à chaque fois.
Il faut effectivement des réformes en profondeur. Ne plus écouter le discours archaïque de la droite patronale qui a toujours pleuré dans le gilet de l’Etat lorsqu’il a fallu qu’elle cède une partie de l’argent et du pouvoir qu’elle a escroqués aux citoyens. Elle nous dit que ce n’est pas possible, que nous sommes des utopistes, que nous coulons le pays. Nous l’avons entendu avec les premiers congés payés, la semaine de 40 heures, puis rebelote avec la cinquième semaine de congés et les 35 heures… leur discours ne change pas d’un iota !
Le discours de cette droite archaïque et libérale, relayé par les sociaux-démocrates, reste le même, il change seulement de vocabulaire, mais il s’agit toujours de privatisation des bénéfices et nationalisation des pertes. Leurs télés, leurs radios et leurs journaux nous lavent le cerveau tous les jours, afin de nous faire croire que la seule solution c’est celle qu’ils nous proposent ; c’est faux, réfléchissons ensemble sur un autre monde possible !
Un autre exemple, le budget de l’Enseignement est de 65 milliards, mais dans cette somme sont compris tous les marchés qui sont passés avec des entreprises privées comme : la restauration, les fournitures de bureau et d’informatique, les livres des élèves, les divers travaux d’entretiens, de réfections et autres. Et cela est également valable pour le budget de chaque ministère ! Une partie du secteur privé n’innove plus, et se contente d’attendre et de vivre de marchés et de subventions publics.
Tous les besoins essentiels de la population, eau, électricité, logement, nourriture, santé, éducation, transport devraient être mis sous contrôle citoyen. Tous les secteurs vitaux devraient être immédiatement socialisés. Plus généralement, lorsque les activités d’une entreprise deviennent indispensables à la population et se retrouvent en situation de monopole ou de quasi-monopole, elle doit être socialisée. Aucune population ne peut être à la merci d’une entreprise privée, c’est complètement incompatible avec la démocratie.
Dans un rapport de janvier 2022, Oxfam (7) dévoile la réalité sur « ceux qui prennent des risques ». Si la fortune des milliardaires a autant augmenté durant la pandémie, c’est principalement en raison de l’argent public versé sans condition par les gouvernements et les banques centrales dont ils ont pu profiter grâce à une montée en flèche des cours des actions. 5 milliardaires français possèdent désormais autant que les 40% des Français les plus précaires. Dans le même temps, 7 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire pour vivre, soit 10% de la population française, et 4 millions de personnes supplémentaires sont en situation de vulnérabilité à cause de la crise. De mars 2020 à octobre 2021, la fortune des milliardaires (8) a augmenté de 236 milliards d’euros (soit une hausse de 86%), une somme qui représenterait assez d’argent pour quadrupler le budget de l’hôpital public ou distribuer un chèque de 3500 euros à chaque Français.
Refs :
Toutes les références sont dans Miscellanées Politiques N°2 : « Cogitation d’un quidam ordinaire »
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