Le rêve américain

Posté par 2ccr le 4 novembre 2024

Le fameux rêve américain, l’époque où l’Amérique faisait rêver la moitié de la planète et même les 90% de la population, l’époque où tout était possible, et bien, savez-vous à combien étaient imposés les plus riches ? En 1944, les Américains les plus riches payaient 91 % d’impôt (2) sur le revenu. Vous avez bien lu : 91 % d’impôt sur le revenu, évidemment, cela concernait les très hauts revenus. Et en 1964, les Américains les plus riches payaient encore 77% d’impôt sur le revenu. Malgré tout il y avait quantité de milliardaires. Les années 1944-1964 étaient des années de prospérité économique aux Etats-Unis. Les prisons étaient loin d’être pleines, le service public de l’éducation de qualité et la classe moyenne florissante. Mais là-bas comme partout, la classe dominante en veut toujours plus, et bien qu’elle soit déjà milliardaire, elle désire devenir multi-multi milliardaire, et alors peu à peu des lois ont été votées pour diminuer l’impôt. Tant que la classe moyenne et les salariés n’étaient pas encore trop touchés et qu’ils avaient foi en l’Amérique, personne ne protesta. Si bien qu’en 1981, l’impôt des plus riches était tombé à 67%. Plus de 25% de réduction, en moins de 40 ans ! La santé économique aux Etats-Unis était toujours excellente, l’Amérique faisait toujours rêver ! Mais déjà l’écart entre riches et pauvres se creusait inexorablement.

De 1944 à 1981, les Américains les plus riches payaient en moyenne 80% d’impôt, la prospérité économique était au plus haut, et la délinquance au plus bas. Puis vint Ronald Reagan ! Porté au pouvoir par une oligarchie, il inaugure une nouvelle idéologie. Cette nouvelle idéologie peut se résumer par ce slogan : « Les plus riches doivent payer 50 % d’impôt au maximum ». Depuis le peuple américain n’a cessé de s’appauvrir ! Oh bien sûr pas les cinq ou dix pour cent des plus riches, qui ont vu leur compte en banque grossir à vue d’œil. Mais le reste de la population a vu son pouvoir d’achat baisser. Pour compenser les gels de salaires et donner l’illusion d’une croissance éternelle, on a encouragé les citoyens à s’endetter. La crise des « Subprimes » en fut une des conséquences (3). Cette idéologie a été reprise en Angleterre par Margareth Thatcher, avec les conséquences que l’on sait, des centaines de milliers de fonctionnaires en moins, et des milliards en plus dans les poches des plus riches, c’est cela le néolibéralisme, l’ultra libéralisme ou tout simplement le capitalisme. Car plus vous donnez aux riches plus ils vous en demanderont ! En France depuis maintenant des décennies, tous les gouvernements sont dans ce délire, et le mouvement a tendance à s’accélérer dangereusement, toutes les contre reformes vont dans ce sens : retraites, salaires, temps de travail, services public, sécurité sociale … et ce n’est pas fini.

A partir de 1981, Ronald Reagan baisse les impôts (4) des américains les plus riches. Et même si les taux d’imposition sont aujourd’hui compris entre 10 et 30%, les 25 hommes les plus riches des Etats-Unis n’ont été imposés qu’à hauteur de 3,4 % entre 2014 et 2018 (5). Depuis, la pauvreté (6) et les inégalités (7) atteignent des records. Les prisons sont pleines, les services de l’Etat aux populations sont sinistrés, et afin de trouver toujours plus de nouvelles sources de profits la planète est devenue un immense brasier où les plus pauvres ont de plus en plus de difficultés pour vivre. En Californie, l’année 2023 a commencé avec une population de sans-abri atteignant 181 399 personnes. Pendant ce temps, la fortune de Zuckerberg, résident californien, a augmenté de 75,1 milliards de dollars (8), soit plus que le déficit prévu de 68 milliards de dollars de l’état californien pour 2024-25. Déficit qui servira probablement d’excuse pour des coupes massives dans les services sociaux et le financement de l’éducation publique. En bref, le rêve américain, il faut être endormi pour y croire ! Comme en France, la pauvreté est la résultante d’un choix politique et non d’un échec personnel.

Enfin, petit rappel, en 1922, le sénateur Richard Pettigrew dans « ploutocratie Triomphante » écrit que la convention qui rédigea la Constitution des États-Unis était composée de 55 membres. Une majorité d’entre eux étaient des avocats. 40 possédaient du Revolutionary Scrip (monnaie émise pour contrer la monnaie coloniale). 14 étaient des spéculateurs de terrains. 24 étaient des prêteurs. 11 étaient des marchands. 15 possédaient des esclaves. Ils ont créé une Constitution qui protège les droits de propriété, pas les droits de l’homme. Dans cette convention qui rédigea, le 17 septembre 1787, la Constitution des États-Unis, il n’y avait pas un seul ouvrier ou paysan !

 Ref:

Toutes les références sont dans Miscellanées Politiques N°2 : « Cogitation d’un quidam ordinaire »

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